OGM: mensonges et complot

Les députés ont adopté, mardi 20 mai, par 289 voix contre 221 le projet de loi sur les organismes génétiquement modifiés (OGM) mis au point par une commission mixte paritaire (CMP) Assemblée-Sénat.
Ont voté pour les groupes UMP et Nouveau centre (NC), à l'exception de quelques-uns de leurs membres, alors que les groupes socialiste, radical et citoyen (SRC) et de la gauche démocrate et républicaine (GDR, PC et Verts) ont voté contre.


Vif accident

Un vif incident a éclaté en fin d'après-midi dans l'hémicycle lorsqu'un député du Nouveau centre, Philippe Vigier, a implicitement accusé les socialistes d'avoir favorisé la propagation du virus du sida dans les années 1980 en retardant, a-t-il dit, la légalisation de tests de dépistage. Il a fallu que les huissiers s'interposent pour protéger le député néo-centriste et Bernard Accoyer (UMP), le président de l'Assemblée, a suspendu la séance pour réunir les présidents de groupe.
Jeudi, le Sénat procédera à l'examen de ce texte. Il sera alors définitivement adopté par le Parlement.
Les députés avaient rejeté le texte la semaine dernier à la surprise générale, via une question préalable déposée par l'opposition. Ce projet de loi est vivement critiqué par l'opposition et plusieurs élus UMP et Nouveau centre.


Sarkozy dénonce le manque d'honnêteté de la gauche

Il propose de mieux encadrer les cultures OGM et fixe des règles à long terme pour les différentes variétés susceptibles d'être autorisées à l'avenir. Il prévoit la création d'un Haut conseil des biotechnologies et comporte notamment le "délit de fauchage" qui prévoit une peine de deux ans d'emprisonnement et 75.000 euros d'amende.
Le texte provient d'une directive européenne adoptée en 2001, à l'époque où le gouvernement de Lionel Jospin était au pouvoir. Un argument dont s'est servi Nicolas Sarkozy, mardi, pour critiquer l'opposition. "J'imagine qu'à l'époque, le gouvernement de Lionel Jospin était soutenu par des forces politiques qui ne doivent pas s'étonner qu'aujourd'hui, le gouvernement de François Fillon transpose une directive qui a été acceptée par le gouvernement de ses prédécesseurs", a-t-il lancé. "Je ne vois pas là débat entre la gauche et la droite, je vois là, simplement, un débat sur la cohérence, sur le bon sens et, pourquoi ne pas le dire, sur l'honnêteté".