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Le fantôme du château

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Le fantôme du château Empty Le fantôme du château

Message par Jycé Lun 14 Mai 2018 - 18:09

L’histoire débute dans les années après guerre dans un petit village de la Drôme. Tout évènement ou situation correspondante ne serait que pure coïncidence : c’est une fiction écrite dans les années 80.


Augustin Filloneau marié avec Églantine Marchadier avait eu une fille qu’ils avaient prénommée Fulbertine ; prénom venant de la grand-mère d’Augustin, une sainte femme qui l’avait élevée seule à la mort de ses parents pendant la grande guerre. Son père Firmin Filloneau avait été déclaré disparu pendant l’offensive de Sedan. Sa mère Margueritte Descazeaux était décédée en couche de son deuxième enfant et ce dernier mort à la naissance. Ils habitaient une petite ferme à l’écart du village.

Le petit village d’environ 200 âmes se trouve au bord de la Drôme. Il y a encore un antique moulin en fonctionnement, un vieux boulanger et une épicerie où l’on trouve de tout. Le train y passe tout est tranquille.

Au-dessus du village se dresse un vieux château en ruine. Pour y accéder un chemin rocailleux qui serpente au milieu d’une végétation très dense ; et le mot est faible c’est un entortillis de ronces et de bois de tous genres. De plus une vieille légende plane au dessus de ce château, car un fantôme y régnerait en maître et aussi dans ses environs. Certains soirs de pleine lune on y entendrait des cris de douleurs et des pleurs. Les animaux de nuit y sont roi, car personne n’ose affronter le sentier et se trouver en présence de ce maudit fantôme.

En un mot nul n’ose s’y aventurer que ce soit de jour et encore moins de nuit, car les gens simples de ce village croient encore aux revenants. Même le curé, homme saint et respecté, dans ses homélies demande à ses ouailles de ne point y aller, car dans les confessions les jeunes gens du village avouent au saint homme leurs forfaitures aux alentours de ce lieu maudit.

Effectivement dans l’histoire de ce village le seigneur devenu « fantôme » aurait égorgé toute sa famille dans les temps anciens, et un soir d’Orage très violent, dans un éclair, Dieu en colère aurait détruit le château et maudit à tout jamais le criminel.

Augustin et sa femme sont fermiers, et ils se trouvent un peu à l’écart du village, ils ne sont guère riches, mais rien ne leur manque : ils possèdent de la volaille, des lapins et leurs vaches. Ils travaillent dur pour subvenir à la vie de la famille. Du matin à l’aube au soir à la pénombre ils sont dans les champs ; en arrivant, il faut s’occuper des animaux et la petite Fulbertine qui grandit leur demande de plus en plus de soins. Elle est leur fierté : jolie, brune bouclée et de magnifiques yeux verts en amande qu’elle tient de son père et lui de sa grand-mère.

Elle grandit gentiment, sage travailleuse comme ses parents, mais la gentillette devient de plus en plus jolie et ses formes s’arrondirent : son père en se moquant lui dit tu vas être bonne à marier !

Le samedi, Fulbertine va comme tous les jeunes gens des environs dans les bals de la région, mais très sage elle ne rentre jamais trop tard, car habitant dans la vallée au pied du château, elle a peur. Elle n’a pas de fiancé, mais de nombreux soupirants.

Un jour d’été, après les moissons, pour la saint Jean un grand bal est organisé dans un village voisin, Fulbertine à son habitude se fait belle pour aller « guincher » mais ce soir là, elle rencontra un bellâtre qui lui fit tourner la tête. Il la fit danser, souvent, et la jolie jeune fille tomba éperdument amoureuse.

Ce dernier, un Parisien en vacances, lui conta fleurette en dansant et la jeune innocente l’écoutait oreilles grandes ouvertes : la vie parisienne, le métro, le moulin rouge et la Tour Eiffel. Elle était en extase ! Ca lui changeait de sa vie de paysanne avec ses vaches, ses lapins et ses volailles. À la fin du bal il la raccompagna bras dessus, bras dessous et sans s’en rendre compte, gravirent un sentier sans encombres grâce au clair de lune. Une fois arrivés aux pieds des ruines l’impensable se produisit : la belle succomba à son amoureux.

Elle rentra très tard, heureuse et Triste. Elle n’avait jamais dit oui et ce soir le fruit défendu elle l’avait dévoré à pleines dents. Les jours suivants elle le revit et elle devint de plus en plus amoureuse du jeune homme. Il lui promettait monts et merveilles, tu vas venir à Paris, on va se marier, on aura beaucoup d’enfants, et tu les garderas à la maison. Les vacances se terminèrent, le vacancier reprit le chemin de la capitale en lui laissant une adresse pour lui écrire et un dernier baiser sur le quai de la gare, la 241 vapeur s’ébranla et Fulbertine regarda son amoureux partir.

Quelques temps après la jeune fille se trouva mal : tournements de tête, vomissements la mère lui posa des questions et Fulbertine avoua son péché.

Le père prit l’adresse des mains de sa fille et écrivit une lettre au coupable. Plusieurs semaines et plusieurs mois sont passés et aucunes nouvelles ne parviennent aux époux Filloneau. Le père dit à sa fille : « ne te fais pas de soucis, on l’élèvera seuls ton petit »

Dans le village, malgré la honte, les Filloneau continuaient à vivre leur vie simple.

Un jour du printemps le village eut un nouvel habitant : Fulbertine Filloneau avait donné naissance à un petit garçon qu’elle appela Gaston Firmin.

Les années passèrent, Fulbertine et Gaston vivaient toujours au village, la mère allait tous les jours en ville travailler et rentrait le soir tard pour gagner sa vie. Le petit aimait ses grands parents, et le matin pendant les vacances scolaires, il aimait traîner au lit en humant l’odeur du café passé dans la vieille cafetière rapiécée et usée par le temps.

Il allait avec ses amis, ses compagnons d’école courir dans les prés, il pouvait aller où il voulait, mais une seule interdiction : aller dans les ruines du château.

Un jour cependant, il brava l’interdiction, seul sans ses copains partis dans toutes les directions en vacances, il gravit le sentier sinueux menant au château. Le cœur battant il arriva enfin dans ces ruines interdites. Il en fit vite le tour, et aperçut un petit foyer où des braises fumaient encore. La peur le prit, devait-il repartir en courant ? Devait-il braver encore l’interdit ?

Une ombre gigantesque apparut sur un des murs en ruine, une voix caverneuse lui demanda : »Qui est-tu? Que fais-tu là ? » Gaston interloqué ne disait rien, tremblant de tout son corps et la voix : « Ne te retournes pas » et l’ombre disparut.

Quelques instants sans souffle, il se retourna, il n’y avait rien, personne. Avait-il rêvé ? Il s’enfuit en courant vers la ferme familiale. Le soir pendant le repas, il ne dit mot, et alla se coucher rapidement. Fulbertine en bonne mère vint le voir, le questionna. L’enfant ne parla point de sa rencontre avec « le fantôme ». Tendrement la maman l’embrassa et s’en fût au lit.

Le lendemain de bon matin Gaston reprit le sentier sinueux, il se posait des questions : avait-il rêvé, avait-il eu une illusion ? Gaillardement il escalada les derniers mètres dans les gravas tombés depuis des années.

Le feu était présent et crépitait. Gaston fit un tour sur lui-même : personne en vue ! Il reprit son chemin et tout en fouinant, il cherchait un indice, quelque chose qui lui indiquerait où le fantôme habitait. Rien, il ne trouva rien. Il revint sur ses pas et regarda une fois de plus le feu qui brûlait. La voix se fit entendre : « Que veux tu ? Ne te retournes pas, ma vue te brûlerait tes yeux ».

Gaston dans sa plus grande peur tremblait comme s’il faisait un froid polaire. Il répondit timidement : « je suis Gaston Firmin » et la voix : « que fais tu là ? « « je… » « Ne bouge pas, tu as quoi dans ton sac ?» « Du pain et du beurre » « poses-le à terre et part, et surtout ne reviens jamais »

L’enfant obéit et se sauva en courant sans demander son reste. En descendant, les ronces et les bruyères lui griffèrent les jambes, il rentra dans sa maison et courut se jeter dans son lit en pleurant. Il s’endormit, et l’odeur du café de sa mamie le réveilla, il descendit et sans rien faire paraître déjeuna avec ses grands parents.

Mais Gaston continua à monter au château et laissa souvent des provisions qui disparaissaient au fur et à mesure. Ce manège dura plusieurs jours.

Un après midi, au lieu de faire la sieste sous le pommier il gravit le sentier avec le cœur qui battait très fort dans sa poitrine. Il arriva doucement en haut du chemin et sur les derniers pas il aperçut « le fantôme » : La quarantaine, taille moyenne, brun.

L’homme se sentant espionné se retourna et lui demanda: «que veux-tu ?» «Qui es-tu ?» «D’où viens tu ?»

Gaston, au lieu de répondre aux questions lui demanda : « vous êtes un fantôme ? » L’homme ricana et lui répondit que non. « Approches toi, et viens t’asseoir à côté de moi »

L’enfant obéit et l’homme lui parla : « Tu ne parleras à personne que tu m’as vu, hein ? Promis ? «Gaston lui promit et lui demanda ce qu’il faisait ici. « j’ai fait des bêtises à Paris, mais rien de méchant, mais on m’accuse de choses que je n’ai pas faites et j’ai peur d’aller encore en prison. » « Vous êtes un prisonnier évadé ? » « Non, j’ai purgé ma peine, et à ma sortie, j’ai tout perdu, et n’ayant pas de travail, j’ai fait des petites combines, et on m’accuse d’une sale affaire où je n’ai rien à y voir » « Mais si vous n’êtes pas coupable, il faut le dire à la police » « La police ne me croira pas et je serai condamné... »

Plusieurs jours se sont passés et Gaston matin et après midi monte au château voir son « fantôme » qui n’en a jamais été un, ils parlent longuement tous les jours, et un matin il demande au môme s’il connaissait Fulbertine Filloneau ? Gaston souriant et Très heureux lui répondit que oui. Est-elle mariée ? Non, et tristement l’enfant dit à l’homme : c’est ma maman, et j’ai 10 ans.

L’homme se leva d’un bond, recula et lui dit : tu es le fils de Fulbertine ? Oui répondit Gaston. L’homme se retourna et, tapa des poings sur les pierres des ruines en pleurant.

L’enfant ne comprenant rien, attendit... et l’homme enfin calmé de sa crise de larmes se retourna et lui dit : « viens dans mes bras, mon petit : je suis ton père » Gaston n’osa bouger et l’homme s’approcha et lui dit « je vais t’expliquer »…..

En fin de journée, il descendit en tenant la main de l’homme, Fulbertine qui revenait de son travail n’en crut pas ses yeux, d’un coup elle se précipita dans les bras de son enfant en lui demandant : « tu sais qui c’est ? » « Oui c’est mon papa. »

Ainsi finit presque l’histoire du fantôme du château, il se rendit à la gendarmerie, il put se justifier et fut légèrement condamné, et à sa sortie il vint rejoindre son fils et sa tendre qu’il avait laissé un jour, mais hélas il était déjà en prison. N’ayant pas osé revenir à sa sortie, il avait fait les petits boulots, les petits délits et ensuite bien des années après se sentant en danger, il se souvint de ce château et de la fameuse légende du fantôme pour s’y cacher.

Le fantôme du château, n’était que le fantôme de l’homme et surtout de ce qu’il s’était passé là-haut dans les ruines.

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