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Fiches des rois et des empereurs français

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Message par Cricri-FB Dim 10 Juin 2018 - 22:08

Louis XVIII (de France)


Louis XVIII, roi de France de 1814 à sa mort en 1824. Né le 17 novembre 1755 à Versailles, mort le 14 septembre 1824 à Paris.

Fiches des rois et des empereurs français LouisXVIII
Louis XVIII


Fils de France

Il est un petit-fils de Louis XV, le troisième fils du dauphin Louis et de Marie-Josèphe de Saxe. Fils de France, il est d'abord titré « comte de Provence ». Tout comme son frère aîné, le futur Louis XVI, il passe son enfance au château de Versailles. Il y reçoit une éducation solide, comme le veut son rang. Il épouse en 1771 Marie-Joséphine de Savoie, dont il n'eut aucun enfant.


Émigré

La Révolution française le pousse a l'exil. En 1793, à la mort de son frère aîné Louis XVI, il se proclame « régent » pour le dauphin, qui demeure aux mains des révolutionnaires à Paris, et le proclame « Louis XVII ». À sa mort, en 1795, il prétend hériter la couronne de France. Au fur et à mesure des guerres napoléoniennes, et spécialement à partir de 1810, les coalisés semblent reprendre l'avantage, éveillant en lui l'espérance du retour.
Après la défaite de Napoléon, en 1814, les coalisés réunis au Congrès de Vienne hésitent encore sur le successeur à choisir à Napoléon. Désireux d'installer sur le trône de France un allié, mais aussi un chef légitime, ils balancent entre Louis XVIII, dont l'impopularité est problématique, et l'« Aiglon », fils de Napoléon, mais aussi le maréchal Bernadotte, ou encore Eugène de Beauharnais, voire une république. Talleyrand emporte finalement l'opinion des alliés en sa faveur.


La Restauration

En 1814, Louis XVIII revient donc porté par les Coalisés. Octroyant une Charte constitutionnelle à ses sujets, il parvient à se faire unanimement accepter comme le chef réunificateur des Français. Il devient ainsi roi de France effectif.
Lors du retour de Napoléon, durant les Cent-Jours, il organise avec la noblesse la résistance contre celui qui se voulait toujours Empereur des Français. Son échec le conduit à s'exiler de nouveau. Seule la défaite de la Waterloo le réinstalle sur le trône de France.
Son règne est consacré à la lourde tâche de concilier les héritages révolutionnaires et napoléoniens avec ceux de l'Ancien Régime qu'il défend (il nomme ainsi, comme Aumônier de la Cour, Monseigneur Jean-Louis d'Usson de Bonnac, un des derniers évêques d'Ancien Régime survivants et surtout un des premiers à avoir refusé de prêter serment à la Révolution ainsi qu'à avoir refusé la démission exigée par Napoléon).
Il doit également lutter pour modérer les excès de ses propres partisans, les ultras. Ses opposants demeurent trop faibles et divisés pour menacer en quoi que ce soit la position royale. Il dissout ainsi une première Chambre ultra en 1816 (la célèbre Chambre introuvable). Une autre vague de contestation commence avec la mort du duc de Berry, fils du comte d'Artois et neveu de Louis XVIII. Celui-ci mit un point d'honneur à toujours constituer un ministère issu de la majorité parlementaire, ce à quoi rien ne le contraint.
Louis XVIII apparait comme un roi modéré, trop aux yeux de certains. Il mène une vie bourgeoise, sans fastes excessifs, ce que les mêmes lui reprochent. D'autres n'oublient pas que c'est un émigré, ramené sur le trône de France selon eux par des étrangers. Cependant, malgré cette apparente faiblesse, il a réussi non seulement à éviter une guerre civile toujours menaçante (son successeur en fit d'ailleurs les frais), mais aussi à ramener la prospérité dans une nation épuisée par les dernières guerres napoléoniennes. Louis XVIII avait donc une certaine force de caractère et il pouvait d'ailleurs être à l'occasion capable de traits d'humour féroces, comme le montre l'anecdote suivante.
Parmi les prérogatives du roi de France, figurait la capacité d'anoblir tout sujet méritant. Louis XVIII se trouvait ainsi assiégé par une horde de quémandeurs qui estimaient à tort ou à raison être de bons candidats à l'anoblissement. Parmi ceux-ci, l'un des plus acharnés, au moins par le nombre de libelles qu'il déposait régulièrement, était un obscur philosophe nommé Antoine Quatremère. Pour calmer un peu ces quémandeurs et leur donner une bonne leçon, Louis XVIII décida d'accorder au sieur Quatremère un titre et la particule associée (le petit "de"), mais à la condition expresse qu'il porte la particule après son nom et pas avant! Le pauvre philosophe s'en tira comme il put, en achetant une terre près du village de Quincy et en ajoutant ce nom à la fin du sien. Quant aux autres quémandeurs, il parait qu'ils se montrèrent subitement plus discrets... au moins pendant un temps!


Mort

Louis XVIII meurt le 16 septembre 1824, sans postérité. Son frère, le comte d'Artois, chef des ultras, lui succède sous le nom de Charles X.


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Message par Cricri-FB Dim 10 Juin 2018 - 22:10

Louis XVII (le Dauphin)


Louis XVII est le nom donné par les royalistes à Louis Charles de France (27 mars 1785 - 8 juin 1795), fils de France, duc de Normandie puis dauphin de France puis Prince Royal et reconnu comme Roi par toutes les puissances étrangères, y-compris les jeunes États-Unis, sous le nom de Louis XVII , qui était le second fils de Louis XVI et de Marie-Antoinette. L'image ci-contre est un portrait du jeune dauphin peint en 1789 par Élisabeth Vigée-Lebrun.

Fiches des rois et des empereurs français Louisxvii-1789
le dauphin (1789)


Biographie

Né en 1785, deuxième fils de Louis XVI, il devient, à la mort de son frère aîné, dauphin de France, puis « prince royal » à partir de 1790. Durant la Révolution française, Louis-Charles fut emprisonné avec ses parents à la Prison du Temple après la journée du 10 août 1792. Après l'exécution de son père, le 21 janvier 1793, il devint Louis XVII aux yeux des royalistes, et pour les autres puissances européennes, ainsi que pour les États-Unis d'Amérique, qui ne reconnaissaient pas la nouvelle République.
Bien qu'emprisonné à Paris, son oncle « Monsieur » (Louis Stanislas Xavier de France, comte de Provence), émigré à Hamm, près de Düsseldorf en Westphalie le proclame « roi de France » le 28 janvier 1793 sous le nom de Louis XVII. Bien que le malheureux enfant du Temple n'ait pas véritablement régné, le comte de Provence prendra, après sa mort en 1795, le nom de Louis XVIII lors de la Restauration.
Pour l'heure, Louis-Charles demeure alors avec sa mère, à laquelle il est arraché quelques mois plus tard, et étroitement surveillé afin d'éviter une tentative de libération par les monarchistes. Nommé « Capet », selon le nom donné à la famille royale, le petit garçon fut gardé pendant quelques temps, jusqu'en janvier 1794, par le cordonnier Simon et sa femme qui l'encouragent à renier ses parents, afin de faire du jeune dauphin un vrai petit sans-culotte.
Après le départ des Simon (le cordonnier Simon fut rappelé à ses fonctions municipales : il périt sur le même échafaud que Robespierre), Louis-Charles sera enfermé dans une chambre obscure et insalubre, pendant six mois, jusqu'à la mort de Robespierre, en juillet 1794. Laissé dans ses excréments, sans soins ni assistance, l'enfant sera définitivement brisé, physiquement et psychologiquement.
Après la mort de Robespierre, son sort s'améliore relativement, même s'il demeure prisonnier dans la tour du Temple.
Il mourra dans sa prison d'une maladie aujourd'hui diagnostiquée comme la tuberculose. Une autopsie fut pratiquée sur son corps en prison et, son cœur fut conservé par le chirurgien Philippe-Jean Pelletan. Des rumeurs coururent rapidement selon lesquelles le corps n'était pas celui du dauphin et que le jeune garçon avait été délivré par des royalistes, ayant remplacé le corps. De nombreux prétendants (plus d'une centaine dont le plus fameux étant l'horloger prussien Carl-Wilhelm Naundorff) se manifestèrent à travers l'Europe durant plusieurs décennies, et certains de leurs descendants ont conservé un petit nombre de partisans aujourd'hui.
Le cœur dérobé par Pelletan, conservé dans l'alcool puis pétrifié, changea plusieurs fois de possesseur ; en 1975, il fut finalement placé dans la crypte royale de la basilique de Saint-Denis, lieu où ont été enterrés ses parents et une grande partie des rois de France. Une étude historique, conduite par l'historien Philippe Delorme, conjointement à des analyses génétiques par comparaison d'ADN mitochondrial, pratiquées par le professeur Jean-Jacques Cassiman de la KU Leuven en Belgique, et par le docteur Berndt Brinkmann de l'université allemande de Muenster, ont démontré son authenticité en 2000. Cette authenticité démontrée, l'urne funéraire contenant le cœur a été inhumée le 8 juin 2004, dans la chapelle des Bourbons de la cathédrale de Saint-Denis. La cérémonie était organisée par le Mémorial de France à Saint-Denys et présidée par le plus proche parent actuel du petit dauphin, le prince Louis de Bourbon, aux côtés de sa grand-mère paternelle la duchesse d'Anjou et de Ségovie, et de l'archiduc Charles d'Autriche, issu quant à lui de la famille maternelle de Louis « XVII ». Étaient également présents des membres de plusieurs autres branches des Bourbons, de nombreux ambassadeurs et personnalités (Hélène Carrère d'Encausse, Buzz Aldrin, J.J. Aillagon...)
Malgré cela, certains continuent de vouloir démontrer la survivance du prince à l'épisode du Temple. Mais pour la plupart des spécialistes, l'analyse ADN du cœur, conjuguée avec l'enquête menée sur son origine et les péripéties de son histoire, est suffisante pour attester de la mort du petit prince au Temple. C'est, en particulier le cas du professeur Jean Tulard membre de l'Académie des Sciences Morales et Politiques. Appelé par le ministre de la Culture à donner son avis sur la déposition du cœur de Louis « XVII », le 8 juin 2004, il écrit dans son ouvrage "Les Thermidoriens" (Paris, 2005) (pp 81 sqq.) : "[...] il y avait ce cœur que le médecin Pelletan affirmait avoir dérobé lors de l'autopsie qu'il avait pratiquée sur l'enfant mort au Temple avec le concours des docteurs Dumangin, Lassus et Jeanroy. [...] Que le cœur ait été refusé par Louis XVIII et la duchesse d'Angoulême ne signifie pas qu'il n'est pas celui de l'enfant royal. C'était une forme de prudence que ne pouvait que partager l'historien jusqu'aux résultats des analyses d'ADN publiés le 19 avril 2000. Les résultats obtenus par les professeurs Cassiman et Brinkmann montrent un lien de parenté avec Marie-Antoinette et confirment en conséquence que ce cœur est bien celui de Louis XVII mort au Temple. (Note de l'auteur : "Philippe Delorme, Louis XVII la vérité. Philippe Delorme a été à l'origine de l'examen") [...] Il est vrai que Louis XVII avait eu un frère aîné, Louis-Joseph, décédé le 4 juin 1789 [...] Mais le cœur qui a été soumis à l'analyse de l'ADN ne montrait pas de traces d'embaumement ou d'un traitement respectueux de la personnalité du Dauphin. On peut donc penser, si l'on fait confiance à l'analyse ADN, procédé reconnu par la justice, que Louis XVII est bien mort au Temple le 8 juin 1795".


VOIR AUSSI

Liens externes

- La démonstration de la mort de Louis XVII au Temple, par l'historien Philippe Delorme, promoteur des analyses ADN de 2000

- Il n'y a aucune certitude que le coeur inhumé à St Denis soit le coeur de Louis XVII

- En quoi la mort de Louis XVII reste un mystère en dépit de l'analyse ADN ?

- Madame de Rambaud qui s'est occupée de l'éducation du duc de Normandie de sa naissance au 10 août 1792

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Message par Cricri-FB Dim 10 Juin 2018 - 22:11

Shayera a écrit:Merci! Vraiment très intéressant!

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Message par Cricri-FB Dim 10 Juin 2018 - 22:12

Carole a écrit:HHHHHHHHHHHHHhhhhhhhhhhhhhaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaa j'adore l'histoire de France a quand pour ma période préférée @ XIV? content

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Message par Cricri-FB Dim 10 Juin 2018 - 22:13

Louis XIV (de France)


Louis XIV (Louis-Dieudonné) (Saint-Germain-en-Laye, 5 septembre 1638 – Versailles, 1er septembre 1715) est, du 14 mai 1643 jusqu'à sa mort, roi de France et de Navarre, le troisième de la maison de Bourbon de la dynastie capétienne. Il reste le chef d'État qui a gouverné le plus longtemps sur la France.

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Louis XIV, par Hyacinthe Rigaud (1701)


L'enfance

Louis Dieudonné

En ce dimanche 5 septembre 1638 vers 11 heures, la naissance du dauphin au Château-Neuf de Saint-Germain-en-Laye apparait comme miraculeuse. Se produisant après 23 ans d'un mariage sans enfant de ses parents Louis XIII et Anne d'Autriche, il est prénommé Louis Dieudonné car on voit en sa venue une grâce du ciel après le vœu de Louis XIII (consécration de la France à la Vierge Marie en août 1638). Ces circonstances font que certains prétendent, à l'époque, que Louis XIII n'est pas le père biologique, ce qu'Anne d'Autriche a toujours vivement réfuté. Durant la Fronde, certains pamphlets iront même jusqu'à attribuer cette paternité cachée à Mazarin.

Fiches des rois et des empereurs français Louis_xiv_8_years_old
Louis XIV à 8 anset en costume romain

Louis est le fruit d'unions multiculturelles puisque ses grands-parents paternels Henri IV et Marie de Médicis, étaient français et italien. Son grand père maternel, Philippe III était espagnol et sa grand mère maternelle, Marguerite d'Autriche autrichienne, bien que tous deux Habsbourg, proches parents l'un de l'autre.

Le petit Louis reçoit le titre de premier fils de France et le titre plus traditionnel de Dauphin de Viennois. Il est suivi, deux ans plus tard, par Philippe, d'abord titré duc d'Anjou, puis duc d'Orléans.

À la mort de Louis XIII, Louis XIV hérite de la couronne. Il a cinq ans. Sa mère, Anne d'Autriche, devient régente mais confie tous les pouvoirs à son premier ministre, le Cardinal Mazarin en dépit de la désapprobation des cercles politiques français de l'époque dont beaucoup parmi eux n'apprécient pas qu'un fidèle de Richelieu dirige la France.

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Louis XIV, en costume de sacre (1648)


L'éducation du roi

En plus de ses fonctions ministérielles, Mazarin, parrain de Louis XIV, se voit attribuer par la reine en mars 1646 la responsabilité de l'éducation du jeune monarque et de son frère. Il devient donc « surintendant au gouvernement et à la conduite de la personne du roi et de celle de M. le duc d'Anjou ». Malgré les efforts des différents précepteurs engagés pour prodiguer cours de latin, histoire, mathématiques, italien et dessin, Louis ne sera pas un élève très travailleur. Mais, suivant l'exemple du grand collectionneur d'art qu'est Mazarin, Louis XIV se montre très sensible à la peinture, à l'architecture, à la musique et surtout à la danse qui est à l'époque une composante essentielle de l'éducation d'un gentilhomme : on dit que le jeune Louis s'entraîne à danser environ deux heures par jour de l'âge de 7 à 27 ans ! Il est aussi grand amateur de chasse et du jeu de paume.


Louis, le miraculé

Dans son enfance, Louis XIV échappe à plusieurs reprises à la mort :
- à 5 ans, il manque de se noyer dans un des bassins du jardin du Palais-Royal. Il est sauvé in extremis.
- à 10 ans, le 10 novembre 1647, il est atteint de la variole. Dix jours plus tard, les médecins n'ont plus aucun espoir mais le jeune Louis se remet miraculeusement.
- le 30 juin 1648, le Roi est victime d'une grave intoxication alimentaire lors de la prise de Bergues dans le Nord. Le 10 Juillet, on lui donne les derniers sacrements et on commence à préparer la succession mais un médecin d'Abbeville lui donne un émétique qui guérit encore une fois miraculeusement le Roi.


L'épreuve de La Fronde

Après avoir célébré sa première communion à l'église Saint-Eustache le 25 décembre 1649, Louis XIV qui n'a alors que 12 ans entre au conseil en 1650. C'est l'époque de la Fronde, une contestation de l'autorité royale par la haute noblesse qui allait marquer durablement Louis XIV. Dès 1648, le Prince de Conti, frère de Condé, et quelques autres décident de renverser Mazarin à qui on reproche ses trop lourds impôts. En 1650, les princes sont arrêtés puis relâchés en 1651 suite à des émeutes. La Fronde des Princes oblige Mazarin à deux courts exils en l'espace de quelques mois. Le 8 février 1651, la Reine et le jeune Louis essaient de le rejoindre en exil mais le peuple envahit le Palais du Louvre et empêche la famille royale de partir. En réaction à ces événements, Louis XIV s'appliquera plus tard à continuer le travail initié par Richelieu : affaiblir les membres de la noblesse d'épée en les obligeant à servir comme membres de sa cour en transférant la réalité du pouvoir à une administration très centralisée et à la noblesse de robe.

Le 7 septembre 1651, le lit de justice déclare la majorité du roi. Tous les grands du royaume viennent lui rendre hommage sauf Condé qui, de Guyenne, lève une armée pour monter sur Paris. Louis XIV est sacré officiellement roi le 7 juin 1654 à Reims mais il laisse les affaires politiques à Mazarin, tandis qu’il continue sa formation militaire auprès de Turenne.


La victoire du roi

Depuis la naissance de Louis XIV, la France a continuellement été en guerre contre l'Espagne dans ce qu'on a appelé ensuite la guerre de Trente Ans. Les Français étaient alors alliés des Anglais gouvernés à l'époque par Lord Oliver Cromwell. L'alliance franco-anglaise remporte finalement la victoire le 23 juin 1658 à Dunkerque lors de la bataille des Dunes qui sera une des premières grandes victoires du jeune Louis qui n'a que 20 ans à l'époque.

Le 7 novembre 1659, les Espagnols acceptent de signer le Traité des Pyrénées qui fixera les frontières entre la France et l'Espagne. De son côté, Louis XIV accepte bon gré, mal gré de respecter une des clauses du traité : épouser l'infante Marie-Thérèse d'Autriche (1638-1683), fille de Philippe IV, roi d'Espagne, et d'Élisabeth de France. Ce mariage a pour but de rapprocher la France de l'Espagne. Il a lieu le 9 juin 1660 à Saint-Jean-de-Luz. Louis ne connaît sa femme que depuis 3 jours, celle-ci ne parle pas un mot de français mais le Roi l'honore fougueusement et devant témoins dès la nuit de noce.

À la mort de Mazarin, le 9 mars 1661, la première décision de Louis XIV est de supprimer le poste de premier ministre et de prendre le contrôle du gouvernement. Le règne personnel du Roi-Soleil commence.


Personnalité du Roi-Soleil

Un monarque orgueilleux

C'est le 5 juin 1662, à l'occasion de la naissance du dauphin, que le surnom de « Roi Soleil » est donné à Louis XIV. Lors du Carrousel donné à l'occasion de la grande fête, le Roi est symbolisé par un soleil dardant ses rayons sur le globe. C'est aussi ce jour là qu'il adoptera sa devise : "Nec pluribus impar" dont diverses traductions existent mais dont la plus probable semble être : « Au-dessus de tous » (comme le soleil).

Louis XIV est relativement grand pour l'époque (autour de 1,75 m) mais voulant paraitre encore plus grand, il porte d'importants talons (artifice de la mode masculine depuis Henri IV) et de hautes perruques qui lui permettent de paraitre 10 cm plus grand qu'il n'est.

Louis XIV veut que lui, comme la France, devienne le centre du Monde à tel point qu'il permet aux courtisans de suivre ses journées pas à pas comme s'il s'agissait d'un spectacle permanent.

Le règne de Louis XIV est caractérisé par la domination militaire et culturelle de la France. Le français s'impose comme le langage de l'aristocratie et de la diplomatie au XVIIe siècle puis au XVIIIe siècle, en particulier en Russie.

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statue de Louis XIV, dans le château de Versailles


Un amant fougueux

Louis XIV a de très nombreuses maîtresses, parmi lesquelles Louise de La Vallière, Angélique de Fontanges, Madame de Montespan, et Madame de Maintenon (qu'il épousera secrètement après la mort de la reine, sans doute à l'automne 1683). Adolescent, il fait la rencontre d'une nièce de Mazarin, Marie Mancini, une grande passion, contrariée par le cardinal, qui, conscient des intérêts de la France et des siens, préfère lui faire épouser l'infante d'Espagne. En 1670, Jean Racine s'inspirera de l'histoire du Roi et de Marie Mancini pour écrire "Bérénice".

On dit souvent que Mademoiselle Catherine de Beauvais, surnommée Cateau La Borgnesse, a eu l'honneur de déniaiser le roi, mais les historiens en doutent fortement. Cependant, cette femme issue de peu aura l'extrême honneur de recevoir un cadeau étonnant d'Anne d'Autriche (la Reine mère) : elle est payée en pierres prévues initialement pour les travaux du Louvre et avec lesquelles elle s’est construit un hôtel particulier à Paris, aujourd’hui situé au 68 Place des Vosges, l'hôtel de Beauvais.

Plus tard, grand amateur de femmes, il fait aménager des escaliers secrets dans Versailles pour rejoindre ses différentes maîtresses. Ces liaisons irritent la compagnie du Saint-Sacrement, un parti de dévots. Bossuet, Madame de Maintenon tentent de ramener le roi à plus de vertu.


L'affaire des Poisons

En 1679 éclate une affaire, l'affaire des poisons qui touche la marquise de Montespan : Catherine Deshayes, épouse de Monvoisin, est arrêtée car soupçonnée de sorcellerie. Une commission, la Chambre Ardente, est alors constituée pour éclairer ses agissements.

Louis XIV décide de créer une cour d'exception pour juger des actes commis par La Voisin et ses complices. L'affaire sera tout de même étouffée par le roi lorsqu'il apparaîtra que Mme de Montespan aurait pris part à ces agissements. La favorite du roi ne pouvant être compromise sans compromettre les enfants qu'elle a eu avec le Roi. Toutefois, cette affaire consommera la disgrâce dans laquelle la favorite était tombée quelques mois auparavant.


Politique

Les grandes réformes

La première partie du règne de Louis XIV est marquée par de grandes réformes administratives.

Il crée le Code Louis en 1667, sorte de code civil, le Code Criminel en 1670, le Code forestier, l'édit sur les classes de la marine en 1669, l'ordonnance de commerce en 1673.


L'apogée de l'absolutisme

Également connu sous le nom de Louis le Grand, Louis XIV renforce la monarchie qui devient monarchie absolue de droit divin. Le 13 avril 1655, le Roi décrète 17 édits visant à renflouer les caisses de l’état. La légende raconte qu'à cette occasion, il aurait déclaré aux parlementaires réticents le célèbre mais contesté : "l’Etat c’est moi !". En fait, il ne l'a jamais déclaré. Il dira même le contraire sur son lit de mort, en 1715 : "Je m'en vais, mais l'Etat demeurera toujours". Louis XIV se dissocie de l'Etat, dont il se définit lui même comme, seulement, le premier serviteur.


Louis le Guerrier

Louis XIV a consacré plus de la moitié de ses 72 ans de règne à la guerre. Le roi laisse Colbert gouverner et avec l'aide de Michel Le Tellier puis du Marquis de Louvois, il réorganise l'armée : unification des soldes, création de l’Hôtel des Invalides en 1670. Il demande à Vauban de construire une ceinture de fortifications autour du territoire. Il dispose alors d'une armée de 300 000 hommes et, pour renforcer le pouvoir de la France dans le monde, engage la France dans une multitude de guerres et batailles :
- de 1667 à 1668, la guerre de Dévolution
- de 1672 à 1678, la guerre de Hollande qui se concluera par le fameux Traité de Nimègue
- de 1688 à 1697, la guerre de la ligue d'Augsbourg (également appelée guerre de Neuf Ans)
- de 1701 à 1713, la guerre de Succession d'Espagne

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Louis XIV

Ces guerres agrandissent considérablement la France. Sous le régne de Louis XIV, la France s'enrichit de la Haute-Alsace, de Metz, Toul, Verdun, du Roussillon, de l'Artois, de la Flandre française, de la Franche-Comté, de la Sarre, du Hainaut, et de la Basse-Alsace. Ces conquêtes consacrèrent l'hégémonie française en Europe.

Cependant, l'état de guerre permanent mène l'État au bord de la banqueroute, le forçant à lever de lourds impôts sur le peuple, mais aussi sur la noblesse (impôts de la Capitation, du Dixième). Même la famille royale doit payer des impôts. Sous Louis XIV, la noblesse devient courtisane et soumise. Le roi accorde le pouvoir politique à des bourgeois, Colbert en est le meilleur exemple. Louis XIV ne donne que peu d'initiatives politiques à la noblesse, dont il se méfie. Malheureusement, son successeur, Louis XV, ne poursuivra pas cette politique.

Au début de son règne l'autre grande puissance en Europe est l'Espagne alors que le Royaume-Uni, en particulier l'Angleterre, est devenu le concurrent le plus redoutable à la fin.

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Territoire sous règne français et conquètes de 1552 à 1798


Économie

La politique économique de Louis XIV est simple: le roi dépense à la guerre tout l'argent que Colbert s'évertue à faire rentrer dans les caisses de l'état. Colbert a donc multiplié les initiatives :
- il invente sa propre version du mercantilisme qu'on appellera ensuite le colbertisme. Son concept se résume en quelques mots : augmenter les exportations et réduire les importations.
- il crée les manufactures qui peuvent être d'État (tapisseries de Beauvais, des Gobelins) ou privées (Saint-Gobain). Pour faire rentrer des devises, Colbert favorise l'exportation par des aides d'état et limite les importations en instaurant un protectionnisme fort. Il incite les meilleurs artisans d'Europe à venir travailler en France pour disposer des produits de la meilleure qualité possible et donc plus facile à vendre.
- pour faciliter le commerce, il améliore les infrastructures en créant des routes. Avec l'aide de son fils, Jean-Baptiste Colbert, Marquis de Seignelay, il développe la marine marchande pour vendre les produits et la "marine royale" (militaire) pour protéger les convois.
- développement des colonies et création des compagnies commerciales : Compagnie des Indes Orientales (Océan indien), Compagnie des Indes Occidentales (Amériques), Compagnie du Levant (Méditerranée et Empire ottoman) et Compagnie du Sénégal (Afrique) pour promouvoir le commerce triangulaire des esclaves.


Le développement des colonies

- En 1654, l'Acadie et la Nouvelle-France (aujourd'hui le Québec) au Canada sont colonisés pour leurs ressources en minerai. Elles sont gérées par la Compagnie de la Nouvelle-France.
- En 1659, un premier comptoir français, nommé "Saint-Louis" en hommage au roi, est installé sur l'île de Ndar au Sénégal. Le pays sera cédé à la Compagnie du Sénégal en 1673 pour transférer des esclaves noirs aux Antilles.
- En 1665, Louis XIV crée la Compagnie française des Indes orientales basée initialement à Madagascar. La même année, Colbert rachète la Guadeloupe à Charles Houel du Petit Pré, ancien directeur de la Compagnie des Isles d'Amérique, et l'île de la Martinique à Jacques Dyel Duparquet. Tous ces territoires seront confiés en gestion à la Compagnie des Indes qui fera faillite en 1674, date à laquelle ces territoires seront rattachés au domaine royal.
- En 1677, sur ordre du roi, l'amiral d'Estrées reprend la Guyane française aux hollandais.
- En 1682, La Salle fonde à l'embouchure du Mississippi une nouvelle colonie française qui sera nommée Louisiane en l'honneur du roi Louis.
- En 1697, le traité de Ryswick attribue la moitié Ouest de Saint Domingue, (aujourd'hui Haïti) à la France.

Malgré tout, les colonies sont plus une priorité pour Colbert que pour le Roi. On a besoin de chair à canon pour mener les guerres en Europe et on envoie aux colonies ceux dont la France ne veut plus: les repris de justice et les jeunes orphelines surnommées « les filles du roi ». Colbert voit lui toutes les ressources potentielles dans le développement des colonies. Il crée des amendes pour les colons hommes de plus de 20 ans et les filles de plus de 16 non mariés. Et il alloue la somme de 300 livres aux familles de plus de 10 enfants.


Le Code noir

En Mars 1685, Louis XIV promulgue le « Code noir », autorisant le plein usage des esclaves dans les colonies. Le code noir, vu par ses détracteurs comme une institutionnalisation de l'esclavage, est conçu pour limiter les sévices et donner un statut aux esclaves qui n'étaient avant ce code qu'un bien, au même titre qu'une chaise. Avec ce code, il leur est reconnu un droit à la propriété limité mais existant, un droit à la retraite avec la vieillesse, une obligation de bon traitement pour les propriétaires et l'obligation de bien les nourrir. Le code a donc accordé un cadre à la traite des noirs de l'époque.


Les réformes religieuses

Louis XIV est partisan du gallicanisme, une France chrétienne unifiée mais indépendante du pape. Le 13 décembre 1660, la roi fait savoir au Parlement qu’il a décidé d’éradiquer le jansénisme. Pour les mêmes raisons, il combattra également le protestantisme et la compagnie du Saint-Sacrement.

Si au début de son règne, Louis XIV connait quelques différents avec la papauté (Alexandre VII a même été menacé de guerre en 1662), le règne du Roi-Soleil connait une orientation plus religieuse à partir de 1684. La Reine Marie-Thérèse et Colbert meurent en 1683 et l'austère Madame de Maintenon devient l'épouse secrète du monarque. On dit qu'elle fut une des farouches partisanes de la révocation de l'édit de nantes. Aujourd'hui, cet argument est de plus en plus contesté par les historiens.


Révocation de l'édit de Nantes

L'édit de Nantes est un édit (loi) signé à Nantes le 13 avril 1598 par le roi de France Henri IV, autorisant la liberté de culte aux protestants dans certaines limites, et leur accordant certaines places fortes militaires.

Le versant militaire de l'édit de Nantes, à savoir la possibilité pour les protestants de conserver des places fortes militaires, avait été révoqué sous le règne de Louis XIII.

Le versant religieux de l'édit de Nantes fut révoqué par Louis XIV en 1685 (édit de Fontainebleau, contresigné par le chancelier Michel Le Tellier). Le protestantisme devient dès lors interdit sur le territoire Français. Cette révocation entraîne l'exil de beaucoup de huguenots vers des pays protestants qui les ont accueillis (Angleterre, Allemagne, Suisse, Pays-Bas et ses colonies, comme celle du Cap). On parle d'environ 200.000 exilés, dont beaucoup d'artisans ou de membres de la bourgeoisie. Les récents travaux de Michel Morrineau et de Jannine Garrisson ont beaucoup nuancé les conséquences économiques de la révocation. Ainsi, on s'aperçoit en 1686 que l'économie française a été particulièrement faste. La formation de diasporas française en Europe a ainsi permi de créer de nouveaux marchés d'exportations, mais aussi d'asseoir l'essor européen de la langue française, au siècle suivant.

La révocation de l'édit de Nantes a aussi pour conséquences indirectes des soulèvements de protestants (comme la guerre des camisards) et une conversion progressive au Catholicisme.


Louis le Bâtisseur

Dans l'esprit du Roi, la grandeur d'un royaume doit aussi se mesurer par l'embellissement de celui-ci. Outre le château de Versailles que Louis XIV fait agrandir petit à petit tout au long de son règne, il fait aussi construire le château de Marly afin d'inviter ses intimes. Dans ces deux châteaux tout comme à Saint germain, le château qui vit le début de son règne, il confiera la restauration des jardins à Le Nôtre.

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Versailles

Dans Paris, on lui doit aussi, entre autres, le Pont Royal (financé sur ses propres deniers), l'observatoire, les Champs-Elysées, les Invalides, la place Vendôme, mais aussi la place des Victoires.

Il va aussi profondément modifier la structure de villes françaises telles que Lille, Besançon, Belfort, Briançon en les fortifiant grâce aux travaux de Vauban. Certaines villes telles que Versailles ou Neuf-Brisach vont être crées ou développées.

Pour faciliter le développement de La Royale, il développe les ports et arsenaux de Brest et de Toulon, crée un port de guerre à Rochefort, des ports de commerce à Lorient et Sète et fait construire le port franc et l'arsenal des galères à Marseille.

- En 1680, création de la Comédie Française.
- En 1681, ouverture du canal du Midi, qui relie l'Atlantique à la Méditérranée, en passant par Toulouse.
- En Novembre 1682, le Roi place le collège royal Louis le Grand à Paris sous son haut patronage.
- En 1702, division de Paris en vingt quartiers. Création de l'éclairage public et d'une police, dans les rues de la capitale.


Louis XIV, patron des Arts

Quand, à la mort de Mazarin en 1661, Louis XIV prend effectivement le pouvoir, les finances de la France se sont bien remises des dépenses liées à la guerre de Trente Ans et à la Fronde de 1648. Bien qu'on le doive en grande partie à la bonne gestion de Nicolas Fouquet, surintendant des finances depuis 1653, celui-ci est arrêté par d'Artagnan en 1661 pour enrichissement personnel et remplacé après 3 ans de procès par Jean-Baptiste Colbert en 1665. Le Roi Soleil semble dès lors vouloir imiter la vie fastueuse de Fouquet. Il se montre extrêmement dépensier en allouant des sommes immenses aux frais de la cour royale. Il se comporte en mécène et patron des arts en finançant les grandes figures culturelles de l'époque tels que Molière (en signe d'amitié, le roi acceptera d'être le parrain de son premier enfant), le musicien Jean-Baptiste Lully ou le décorateur Charles Le Brun et le jardinier Le Nôtre. Il place l'Académie française sous son contrôle et devient son "protecteur". Il dépense aussi d'importantes sommes dans l'amélioration du Louvre avant de finalement choisir le château de Versailles comme résidence royale. Il y emménagera en 1682 après plus de 20 ans de travaux de rénovation et d'agrandissement.


Branche espagnole

Le deuxième fils du grand dauphin devient roi d'Espagne en 1700 sous le nom de Philippe V. Il renonce à ses droits à la succession du trône de France à l'issue de la guerre de Succession d'Espagne, par le traité d'Utrecht. Louis XIV réalise ainsi son rêve de mettre un membre de la dynastie des Bourbon (son petit-fils en l'occurrence) sur le trône d'Espagne. Malgré de nombreux renversements suivis de restauration, la Maison Bourbon conservera la couronne d'Espagne jusqu'à notre époque. L'actuel roi d'Espagne, Juan Carlos I, est ainsi un descendant de Louis XIV.

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Louis XIV et sa famille


Branche française

Quant à l'autre, le duc de Berry, il meurt en 1714. Hormis le roi d'Espagne, le seul descendant mâle légitime de Louis XIV est alors le duc d'Anjou, fils cadet du duc de Bourgogne et arrière-petit-fils de Louis XIV, un petit garçon de santé fragile né en 1710. Comme il ne reste qu'un petit nombre de princes du sang dans d'autres branches, Louis XIV décide de renforcer la famille royale en donnant le droit de succession au duc du Maine et au comte de Toulouse, deux fils illégitimes qu'il avait eu de Madame de Montespan. Mais c'est finalement son arrière-petit-fils "officiel" et petit-fils du grand dauphin, le duc d'Anjou, âgé de cinq ans, qui devient roi sous le nom de Louis XV, la régence étant exercée, durant sa minorité, par le duc d'Orléans, neveu et gendre de Louis XIV.


Les derniers jours

Louis XIV meurt le 1er septembre 1715 de la gangrène sénile à la jambe, entouré de ses courtisans, après avoir agonisé pendant deux ou trois jours. Sur son lit de mort, il déclare : « Je m'en vais, mais l'État demeurera toujours. » Son règne aura duré 72 ans et 100 jours. Il est enterré dans la basilique Saint-Denis.

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Descendance

Louis XIV a de nombreux enfants légitimes et illégitimes.

De sa femme, Marie-Thérèse d'Autriche, le Roi a six enfants (3 filles et 3 garçons) dont un seul survécut à l'enfance :
- Louis de France (1661-1711), dit le Grand Dauphin ;
- Marie-Thérèse (1667-1672) ;
- Anne-Elisabeth (1662-1662) ;
- Louis de France (1667-1683) ;
- Marie-Anne (1664-1664).

De ses maîtresses, il a également 16 ou 17 enfants dont huit furent légitimés :
- de l'union du Roi avec Mlle de La Vallière naissent le comte de Vermandois et Mademoiselle de Blois, mariée au prince de Condé,
- de Mme de Montespan naissent le duc du Maine, le comte de Toulouse, Mademoiselle de Nantes, mariée au duc de Bourbon, la seconde Mademoiselle de Blois, mariée à Philippe d'Orléans, le futur régent.

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Message par Cricri-FB Dim 10 Juin 2018 - 22:14

Carole a écrit:Merci content

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Message par Cricri-FB Dim 10 Juin 2018 - 22:15

Louis XIII (de France)


Louis XIII (27 septembre 1601, Fontainebleau-14 mai 1643, Saint-Germain-en-Laye), roi de France et de Navarre (1610-1643). Il est le fils de Henri IV et de Marie de Médicis.
Son règne est marqué par l'abaissement des Grands et des protestants, ainsi que par la lutte contre la maison de Habsbourg. L'image de ce roi est inséparable de celle de son principal ministre, le cardinal de Richelieu, son soutien indéfectible dans le redressement de la monarchie française.

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Louis XIII, par Rubens


Enfance

L'enfance de Louis XIII nous est assez bien connue grâce au journal qu'a laissé son médecin, Jean Héroard. Tous les détails de sa santé et de sa vie intime y sont notés.
Louis XIII grandit avec ses frères et sœurs au château de Saint-Germain-en-Laye. Il est élevé à côté des bâtards de son père, dans une atmosphère semble-t-il, assez dissolue. Un diplomate italien écrivit en 1608, n'avoir jamais vu un plus grand bordel que la cour de France. Le futur roi en conçut une grande aversion pour le désordre et la dépravation. Le dauphin Louis ne quitta Saint-Germain, qu'en 1609. Il partit alors vivre au Louvre au côté de son père pour y apprendre son futur métier de roi.
Le jeune roi reçoit une éducation assez superficielle de la part de son précepteur, Gilles de Souvré. Peu intéressé par le latin et les lettres, le jeune roi est plutôt passionné de chasse et de musique (il composa plusieurs ballets). Louis XIII se révèle aussi excellent dessinateur et un bon cavalier, grâce à l'enseignement de son sous-gouverneur, Antoine de Pluvinel mais, comme en témoigne son bégaiement, il est timide et manque de confiance en lui.

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Louis XIII, par Pourbus (1611)

À la mort d'Henri IV en 1610, Louis XIII monte sur le trône. Il n'a que 9 ans. Le pouvoir est alors assuré par sa mère Marie de Médicis, qui gouverne le royaume comme régente. La majorité du roi est proclamé en 1614, mais Marie déclare que Louis est « trop faible de corps et d'esprit » pour assumer les devoirs de sa charge, l'écarte du Conseil, et laisse gouverner ses favoris Concino Concini et Léonora Galigaï qui s'accaparent les plus hautes charges de l'État.
Traumatisé par la mort brutale d'un père qu'il chérissait, le petit roi n'eut pas une enfance très joyeuse. Tout d'abord, il n'a trouvé aucun substitut à l'amour paternel auprès de sa mère Marie de Médicis qui le considère comme quantité négligeable. Louis se renferme assez vite sur lui même. Par ailleurs, le mépris des favoris italiens à son égard accroît son mal-être. En grandissant, Louis XIII devient un être taciturne et ombrageux.
Il y avait pourtant en Louis XIII, à côté de tous ses défauts, des instincts de roi dignes de son père Henri IV, et il s'indignait de voir Concini, un étranger incapable selon lui, usurper le gouvernement de son État, tandis qu'on le reléguait dans un coin du Louvre. Il souffrait encore d'une autre blessure plus secrète et plus vive. Marie de Médicis avait trop laissé paraître la préférence qu'elle éprouvait pour son second fils, Gaston, duc d'Anjou, depuis duc d'Orléans, qui était, en effet, un très gracieux et aimable enfant.
La régence de Marie de Médicis se révèle catastrophique. La très mauvaise gestion des affaires de la reine entraîne de graves troubles dans le royaume et crée chez le petit roi un très lourd sentiment d'amertume. En 1615, Marie de Médicis marie le roi à Anne d'Autriche, infante d'Espagne le 21 novembre à Bordeaux. Pour Louis, c'est une humiliation de plus, car conformément au souvenir de son père, il ne voit en Anne qu'une espagnole et par conséquent une ennemie. Le roi, qui n'a que quatorze ans, ne consomma pas son mariage. Il fallut attendre quatre ans pour que le roi, poussé par le duc de Luynes, partage le lit de la reine.


Conflits du règne

C'est par un coup de force, le 24 avril 1617, que Louis XIII accède au pouvoir en ordonnant l'assassinat du favori de sa mère, Concino Concini. Il exile Marie de Médicis à Blois et prend enfin sa place de roi. Dans la réalité Louis XIII a remplacé Concini par son propre favori, Charles d'Albert, duc de Luynes. Il est vrai que très rapidement Luynes accumule les titres et les fortunes. Son avancement crée des mécontentements, d'autant que le favori du roi est un très mauvais homme d'État.
En 1619 la reine-mère s'échappe du château de Blois et lève une armée contre son fils qui choisit de se réconcilier avec elle, lors du Traité d'Angoulême le 30 avril 1619, et lui cède les villes d'Angers et de Chinon, mais lui interdit de revenir au conseil. En 1620, Marie de Médicis déclenche une guerre civile qui se conclut par sa défaite totale à la bataille des Ponts-de-Cé en Août 1620 où le roi commande personnellement. Par crainte de voir sa mère poursuivre des complots, le roi accepte son retour à la cour de France. A peine la paix faite, le roi se rend à Pau en Navarre dont il est le souverain, pour y rétablir le culte catholique interdit par les protestants depuis un demi-siècle. Dès lors, Louis XIII entend mettre fin aux privilèges politiques dont bénéficient les protestants depuis les guerres de religions. De 1620 à 1628 (siège de la Rochelle), Louis XIII mène une politique de rétablissement de l'autorité militaire de l'État.
Il mène une première campagne contre les protestants en 1621 et permet la prise de Saint-Jean-d'Angély mais il échoue devant Montauban en grande partie du fait de l'incompétence de Luynes. Celui-ci meurt de la scarlatine durant le siège de Montheurt alors qu'il était déjà tombé en disgrâce.
Louis XIII, décidé à participer davantage aux affaires de l’État et de se lier à un seul ministre, gouverne avec Brûlart de Sillery et son fils, le marquis de Puisieux, ainsi qu’avec La Vieuville qui furent vite disgrâciés pour incompétence.

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Louis XIII (1622), par Dumonstier

En 1624, Marie de Médicis parvient à faire entrer le cardinal de Richelieu au conseil du roi, prélat qui a été le représentant du clergé aux États généraux de 1614 et ministre du gouvernement Concini. La plupart des historiens mettent en évidence l'étroitesse des relations entre Louis XIII et Richelieu qui écrivit : "Je soumets cette pensée comme toutes les autres à votre majesté" pour signifier au roi qu'il ne tenterait jamais de gouverner à sa place.
Les deux hommes partagent une même conception de la grandeur de la France et des priorités qui s’imposent dans le domaine politique. Le programme politique de Richelieu se décline de plusieurs manières: par l'abaissement des grands féodaux, la rationalisation du système administratif et la lutte contre la maison de Habsbourg à l'extérieur.

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Louis XIII et Richelieu, victorieux devant La Rochelle

On a souvent dit que Richelieu avait combattu les Protestants à l'intérieur de façon planifiée. C'est encore une erreur : toutes les guerres contre les huguenots ont été déclenchées par le soulèvement d'un de leurs chefs (duc de Rohan, prince de Soubise). Même le siège de la Rochelle n'était sans doute pas souhaité jusqu'à ce que Rohan déclenche les hostilités.
La reddition de cette dernière ville, après un très long siège qui s'achève en 1628, est suivie de la promulgation de l’édit de grâce d’Alès (28 juin 1629), interdisant les assemblées politiques et supprimant les places de sûreté protestantes mais maintenant la liberté de culte dans tout le royaume sauf à Paris.
Louis XIII doit faire face ensuite à l’hostilité d’une partie de la famille royale à l'égard de Richelieu. La journée des Dupes (10 novembre 1630), pendant laquelle la cour croit le cardinal congédié, à la suite d’une violente altercation entre le roi et la reine mère, se termine par l'exil de la reine-mère à Moulins (le roi ne la revit plus jamais), l'emprisonnement du chancelier Michel de Marillac et l'exécution du frère de celui-ci, le maréchal de Marillac, pour des motifs fallacieux.
Voulant rabaisser l'orgueil des Grands du royaume, le roi se montre inflexible à plusieurs reprises lors de l'exécution du comte de Montmorency-Bouteville pour avoir violé l'interdiction des duels et lors de l'exécution du duc de Montmorency pour révolte. La légende qui fait de Louis XIII un fantoche soumis à Richelieu a pour origine le refus de nombre de contemporains de donner au roi le crédit des nombreuses exécutions qui eurent lieu sous son règne.

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Louis XIII par Philippe de Champaigne

Louis XIII doit mater plusieurs révoltes organisées par Gaston d'Orléans et faire enfermer nombre de ses demi-frères comme le duc de Vendôme. Conscient des dilemmes qui agitent le roi, Pierre Corneille lui dédie plusieurs répliques du Cid.
L'attention du roi est, à partir de 1631, obnubilée par la guerre de Trente ans. Depuis la mort de son père, la guerre contre l'Espagne a été à chaque fois reportée. Le redressement de la France par Richelieu amène l'accroissement des tensions franco-espagnoles. Pendant plusieurs années, les deux pays se contentent d'une guerre froide (passage du pas de Suse et délivrance de Mantoue). L'année 1635 marque un véritable tournant : la France déclare la guerre ouverte à l'Espagne. Désormais, jusqu'à la fin du règne, le roi est engagé dans une terrible guerre durant laquelle il commande plusieurs fois personnellement (siège de Corbie). Après quelques années difficiles, l'armée française vient peu à peu à bout de l'armée espagnole.


Œuvre politique

Roi réellement soucieux du bien-être de son peuple, Louis XIII est à l'origine de l'édit qui fait obligation aux évêques d'octroyer une rémunération aux officiers du culte. Il aide également Saint Vincent de Paul à fonder une congrégation religieuse dont le but est de venir en aide aux plus pauvres, il achève la construction du Pont Neuf, fait creuser le canal de Briare et crée le premier office de recensement des chômeurs et invalides.
Il permet également le retour de l'école des Jésuites de Clermont à Paris et ouvre celles-ci aux fils de la bourgeoisie.
Il est à l'origine de la création du corps des Intendants qui remplacent les baillis et sénéchaux dans l'administration du territoire et c'est également sous son règne qu'est frappé le premier Louis d'or.
Les difficultés qu'il rencontre en 1638 ainsi que son tempérament très pieux l'amènent à placer la France sous la protection de la Vierge Marie. Il rédige aussi, avec son confesseur, le père Nicolas Caussin, un livre de prières.
Sur le plan territorial, la France s'agrandit considérablement sous son règne. Le Béarn et la Navarre sont rattachés à la couronne tandis que les Protestants cessent de former un "État dans l'État". La Catalogne en révolte contre l'Espagne est annexée à la France de même que l'ensemble de la Savoie et du Piémont ainsi que la ville de Casale Monferrat en Lombardie. Perpignan et le Roussillon sont également annexés à la France. Au nord, une grande partie du Hainaut est conquise avec la prise d'Arras. A l'est, la Lorraine est intégralement occupée par les troupes françaises. Enfin le roi subventionne les expéditions de Champlain au Canada et favorise le développement de la Nouvelle-France. Il écrit par la suite des articles militaires pour la Gazette de Théophraste Renaudot.
Louis XIII n'est pas un roi mécène, il subventionne surtout des œuvres de charité et des édifices religieux. La seule statue à son effigie fut fondue à la Révolution. Il a cependant protégé le peintre Georges de La Tour et promulgué plusieurs édits en faveur des troupes de théâtre.
Sa relation avec Richelieu est assez complexe et a sans doute évolué avec le temps vers une affection réelle. Il est l'auteur de cette éloge sur le cardinal : « Le cardinal de Richelieu est le plus grand serviteur que la France ait eu ». A la mort du cardinal, le roi décide de se réconcilier avec certains des anciens conspirateurs comme son demi-frère, César de Vendôme et ses fils, le duc de Mercoeur et le duc de Beaufort mais il ne nomme pas de nouveau premier ministre et continue à faire la politique du Cardinal. Il fait entrer au conseil d'État un de ses proches collaborateurs, le Cardinal Mazarin qui prit vite la place de Richelieu auprès du Roi. La preuve en est que, quelques mois plus tard, lorsque le secrétaire d'État à la guerre, Sublet de Noyers démissionne, le roi nomme pour le remplacer un des protégés de Mazarin, Michel Le Tellier.


Personnalité ambiguë

Louis XIII est un roi-soldat comme son père. Depuis toujours il est passionné par les chevaux et par les armes. Excellent cavalier, il se trouve fréquemment sur les champs de bataille où il montre un grand courage. En temps de paix, la chasse est son passe temps favori. Il ne craint pas de dormir sur de la paille, quand ses chevauchées l'emmènent loin de la ville.
Louis XIII est aussi un homme très pieux, profondément catholique. Si il est tolérant envers les protestants, c'est par respect du travail de réconciliation accompli par son père. Sinon Marie de Médicis a veillé à ce que son fils ait reçu une éducation catholique sévère. Louis XIII a horreur du péché. C'est pour lui une obsession. Le roi répugne aux superfluités de la vie. Son rejet des vanités a entrainé chez lui une grande méfiance des courtisans et surtout des femmes qu'il considère comme frivoles et vicieuses.
La misogynie du roi a fait courir un certain nombre de rumeurs sur une possible homosexualité. Louis XIII eut un certain nombre de favoris (dans l'ordre : duc de Luynes, le marquis de Toiras, Baradat, le duc de Saint-Simon et marquis de Cinq-Mars). Ses contemporains ne semblent pas avoir vu dans ses amitiés masculines une preuve d'homosexualité. La source unique à cet égard est Gédéon Tallemant des Réaux, chroniqueur très hostile à Richelieu. Il est à noter que si quelques historiens ont examiné la thèse de la possible homosexualité de Louis XIII, aucun n'a apporté de preuves tangibles permettant de corroborer cette thèse, les récits de Tallemant des Réaux étant pour l'essentiel constitués de témoignages de seconde, voire de troisième main, ce dont l'auteur ne se cache pas.
Par ailleurs, on connaît du roi deux liaisons féminines, toutes deux platoniques bien évidemment : l'une avec Marie de Hautefort future duchesse d'Halluin, l'autre avec Louise de La Fayette avec laquelle il voulut se retirer à Versailles.


La succession du roi

Le souci majeur de Louis XIII a été durant son règne la très longue absence d'un héritier mâle. D'une santé médiocre et secoué par de violentes maladies, le roi a manqué à maintes reprises de mourir. Le fait que le roi puisse subitement mourir sans héritier a entretenu chez les prétendants au trône de grandes espérances (Gaston d'Orléans, le comte de Soissons, le comte de Moret...). La très difficile relation qu'entretenait le roi avec la reine agrandissait les espoirs de ces princes, qui toujours mêlés à des complots, espéraient bien que le roi n'ait jamais d'héritiers.
La plupart des historiens et romanciers qui soutiennent la thèse d'une non consommation du mariage de Louis XIII et Anne d'Autriche avant la naissance de Louis XIV oublient que la reine fit trois fausses couches dont l'une fut accidentelle.
En 1626, la reine, poussée par la duchesse de Chevreuse, participe au complot du comte de Chalais, ayant pour but d'assassiner le roi. À partir de cette date, le couple vit séparé. À partir du début de l'implication de la France dans la guerre de Trente Ans, Anne d'Autriche tente de renseigner secrètement l'Espagne sur les dispositions militaires et politiques françaises (bien qu'elle soit tenue à l'écart de toutes les décisions du Roi). La trahison est découverte et on parle un moment de divorce et de répudiation, mais l'affaire est finalement étouffée par le roi lui-même qui est trop pieux pour y penser sérieusement.

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Louis XIII, Anne d'Autriche et le dauphin Louis faisant des offrandes à la Vierge Marie (extrait)

À la même époque, le roi est dans une position délicate au niveau international puisqu'il se retrouve en conflit avec deux rois catholiques : Ferdinand III du Saint-Empire et Philippe IV d'Espagne et allié du protestant Gustave II Adolphe de Suède.
Dans ce contexte difficile, le dauphin, futur Louis XIV, né en 1638 après 23 ans de mariage, alors que le roi a 38 ans et la reine 37, est surnommé « l'enfant du miracle ». Les mémorialistes diffèrent sur l'attitude du roi à l'égard de son héritier: Tallemant des Réaux nous dit que le roi considéra son fils d'un œil froid puis se retira. Tous les autres mémorialistes dont l'ambassadeur de Venise, Contarini, qui était présent, nous disent que le roi tomba à genoux devant son fils et l'embrassa.
Louis XIII et Anne d'Autriche eurent même en 1640 un second fils, Philippe, futur duc d'Orléans. Toutefois, juste avant de mourir, Louis XIII rédige un testament visant à limiter les prérogatives de sa femme dont la loi impose qu'elle soit nommé Régente à sa mort. Anne d'Autriche n'en tint pas compte et fit casser ce testament dès qu'elle en eut connaissance.
Après six semaines de terribles coliques et vomissements, Louis XIII meurt le 14 mai 1643, à 42 ans, d'un mal aujourd'hui identifié comme la maladie de Crohn. Il est toutefois probable que cette maladie chronique ne fit que l'affaiblir et que le coup de grâce lui est donné par son médecin, Bouvard, qui laisse le bilan de trente-quatre saignées, mille deux cents lavements et deux cent cinquante purges pratiquées sur le roi dans les deux dernières années de sa vie.
Son corps est porté à la basilique Saint Denis sans aucune cérémonie selon le désir du roi ne voulant pas accabler son peuple par une dépense excessive et inutile.

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Message par Cricri-FB Dim 10 Juin 2018 - 22:17

Charles X (de France)


Charles X (château de Versailles, 9 octobre 1757–Gorizia en Illyrie, 6 novembre 1836) fut roi de France et coprince d'Andorre de 1824 à 1830.


Jeunesse

Il était le cinquième fils du dauphin Louis de France (1729-1765) et de Marie Josèphe de Saxe (1731-1767), petit-fils de Louis XV, et donc le frère de Louis XVI de France et du comte de Provence, futur Louis XVIII. Il fut d'abord titré fils de France et comte d'Artois (en mémoire de Robert de France, comte d'Artois, frère de saint Louis).
Il fut baptisé le 19 octobre 1761 avec les prénoms Charles Philippe et avec pour marraine sa tante Sophie de France (1734-1782) et pour parrain Charles III d'Espagne.

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Portrait de Charles X


Parcours

Il épousa le 16 novembre 1773 Marie Thérèse de Sardaigne (1756-1805), dont il eut deux fils, le duc d'Angoulême (futur dauphin) et le duc de Berry, et deux filles mortes en bas âge: Sophie (1776-1785).
En 1772, il est colonel général des Suisses et Grisons. Il assista au sacre de son frère Louis XVI, réprésenta le duc de Normandie. Apanagé des duchés d'Angoulème et de Mercoeur. Dans sa jeunesse il était un grand amateur de jolies femmes et peu lui résistaient. Par la suite il s’attacha durablement à madame de Polastron,née Louise d'Esparbès, belle-sœur de Yolande de Polastron, comtesse de Polignac, puis duchesse de Polignac, gouvernante des enfants de France, amie de la reine Marie-Antoinette.
Ami de cette dernière, il se rendit comme elle impopulaire par ses dépenses inconsidérées et le public leur attribuait une liaison, à tort sans doute. Sa préférence allait à son plus jeune fils qui lui ressemblait beaucoup, au physique comme au moral, l’aîné au contraire était timide et souffrait de problèmes d’impuissance et de tics nerveux.
Il commença à s’intéresser à la politique avec la première grande crise de la monarchie, en 1786, après laquelle il prit la tête de la faction réactionnaire à la cour de Louis XVI. Charles acceptait la suppression des privilèges financiers de l'aristocratie, mais non la réduction des privilèges sociaux dont jouissait l'Église et la noblesse. Il croyait qu’on pouvait réformer les finances de la France sans renverser la monarchie. Selon ses propres mots, le temps était venu de réparer mais non de démolir.
Il suscita la colère du Tiers-État en s’opposant à toute initiative d’accroître son droit de vote en 1789, amenant son frère à l’accuser d’être « plus royaliste que le roi ».
En liaison avec le baron de Breteuil, il noua des alliances politiques pour chasser Necker. Ce plan aboutit à un échec quand Charles essaya de le faire renvoyer le 11 juillet sans que Breteuil fût au courant, beaucoup plus tôt qu'ils avaient prévu à l’origine. Ce fut le début d’une brouille qui se changea en haine réciproque.
Le comte d’Artois fut l'un des premiers à émigrer, le 16 juillet 1789. Il parcourut les diverses cours de l'Europe pour chercher des défenseurs à la cause royale (se trouve à Turin de septembre 1789 à juillet 1791. Il porte alors le titre de marquis de Maisons , à Bruxelles, Coblence, Liège et Hamm qu'il quitte en août 1794 comme comte de Ponthieu et enfin en Grande-Bretagne) et assista aux conférences de Pilnitz, 1791. Nommé par son frère Monsieur (Futur Louis XVIII) lieutenant-général du royaume après la mort de son frère Louis XVI du 28 janvier 1793 à 1814. A la mort de son neveu Louis XVII le 8 juin 1795, il est appelé Monsieur frère du roi. Il voulut opérer, avec le secours des Anglais, un débarquement à l'île d'Yeu sur les côtes de la Vendée (1795) (pour aider les insurgés Vendéens), mais il n'y put réussir.
Il se rendit en Grande-Bretagne où il passa le reste de la Révolution et du Premier Empire. En 1814, il fut nommé lieutenant-général du royaume, il pénétra en Franche-Comté, à la suite des alliés, et fit son entrée à Paris le 12 avril. Au premier moment, il sut se concilier les esprits par l'aménité de ses manières; mais il se perdit bientôt dans l'opinion en signant, avec un empressement que condamna Louis XVIII même, un traité qui enlevait à la France toutes les places conquises depuis 1792. Après le 2ème retour de Louis XVIII(1815), il se tint éloigné des affaires et employa tout son temps soit à la chasse qui était pour lui une passion, soit à des pratiques religieuses; néanmoins il était le chef occulte du parti ultra-royaliste.


Règne

À la mort de son frère Louis XVIII, il monta sur le trône en 1824 et renoua avec la tradition du sacre, le 29 mai 1825, dans la cathédrale de Reims, où le cardinal de La Fare prononça un discours remarqué. Il débuta par quelques mesures libérales et abolit la censure des journaux, mais il ne tarda pas à se jeter dans les bras des ultra-royalistes, dont M. de Villèle était le chef, et s'aliéna l'opinion par la loi du sacrilège, la concession d'un milliard d'indemnité aux émigrés, le licenciement de la garde nationale, le rétablissement de la censure (1825-1827). Son règne fut marqué par la domination des « ultras », la frange revancharde des royalistes, opposée à la Charte. Son catholicisme dévot indisposa le peuple de Paris, volontiers anticlérical voire anticatholique ; comme à l’enterrement de Louis XVIII il était habillé de violet, couleur de deuil des rois de France, le bruit courut qu’il était évêque, des caricatures le montrèrent en train de célébrer la messe devant les membres de sa famille et la chose était généralement admise dans l'opinion.
Deux événements glorieux se sont accomplis sous le règne de Charles X : l'intervention en faveur des Grecs, qui eut pour résultat la victoire de Navarin (1827) et amena l'affranchissement de la Grèce (1830); l'expédition contre le dey d'Alger, qui avait insulté le consul de France, expédition que couronna la prise d'Alger (6 juillet 1830).
Pour calmer les mécontents, il forma en janvier 1828 un ministère modéré, présidé par M. de Martignac. Ce ministère réparateur avait déjà réussi à ramener les esprits, lorsqu'il fut brusquement congédié et remplacé, le 8 août 1829, par le ministère de Jules Auguste Armand Marie de Polignac, qui fit renaître toutes les défiances. En effet, peu de mois après, et malgré le respectueux avertissement donné par l'adresse des 221 députés, parurent les « ordonnances de Saint-Cloud » qui dissolvaient les chambres, convoquaient les collèges électoraux en changeant de mode d'élection, et suspendaient la liberté de la presse (25 juillet 1830). Devant le développement de l'opposition libérale, Charles X tentait de rétablir son autorité.

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Portrait de Charles X

"Révolution de Juillet"

Ces ordonnances inconstitutionnelles excitèrent immédiatement un soulèvement universel, Paris se souleva du 27, 28 et 29 juillet, ce sont les Trois Glorieuses de 1830, ou « Révolution de Juillet », qui renverse finalement Charles X. Le 30, Louis-Philippe, duc d'Orléans, est nommé Lieutenant-général du royaume par les députés insurgés, poste qu'il accepte le 31. Il réduisit le droit de vote de façon à ce que seuls les plus grands propriétaires aient le droit de vote.

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La Liberté guidant le peuple


Abdication

Le 2 août, Charles X, retiré à Rambouillet, abdique, et convainc son fils de contresigner l'abdication. Il confie à son cousin le duc d'Orléans la tâche d'annoncer que son abdication se fait au profit de son petit-fils le duc de Bordeaux, faisant du duc d'Orléans le Régent.
Leur résolution fut annoncée dans une lettre de Charles X au duc d'Orléans :
« Mon cousin,
Je suis trop profondément pénétré des maux qui affligent et qui pourrait menacer mes peuples pour n'avoir pas cherché un moyen de les prévenir. J'ai donc pris la résolution d'abdiquer la couronne en faveur de mon petit-fils le duc de Bordeaux.
Le Dauphin, qui partage mes sentiments, renonce aussi à ses droits en faveur de son neveu.
Vous aurez, en votre qualité de lieutenant général du royaume, à faire proclamer l'avènement de Henri V à la couronne. Vous prendrez d'ailleurs toutes les mesures qui vous concernent pour régler les formes du nouveau gouvernement pendant la minorité du nouveau roi...
Vous communiquerez mes intentions au corps diplomatique et vous me ferez connaître le plus tôt possible la proclamation par laquelle mon petit-fils sera reconnu sous le nom de Henri V. »
Il existe une controverse sur l'abdication : Charles X ne pouvait forcer son fils à renoncer à ses droits car la dynastie de France était successive et non héréditaire. Ce dernier, devenu fictivement « Louis XIX » entre le moment où son père signa l'abdication et le moment où lui-même la contresigna, aurait pu conserver la couronne pour lui-même et reprendre en main l'armée et le pays. Mais finalement, il renonça par obéissance ou par faiblesse.
Malgré l'abdication, le duc d'Orléans prit le pouvoir sous le nom de « Louis-Philippe Ier ». Le 3 août, en effet, devant les Chambres réunies, il annonça bien l'abdication de Charles X, contresignée par le dauphin, mais ne mentionna pas qu'elle était effectuée en faveur du duc de Bordeaux. Par ailleurs, Charles X -déjà en exil- interdit à la duchesse de Berry, la mère du duc de Bordeaux, d'amener son fils à Paris. Charles X embarqua à Cherbourg pour l'exil, sans laisser de consigne à ses fidèles. Ce fut alors le début de la monarchie de Juillet.
Le roi déchu se retira d'abord au palais de Holyrood, en Écosse, puis à celui de Hradschin près de Prague, et enfin à Gœritz. En exil Charles X portait le titre de courtoisie de « comte de Ponthieu ».


Mort

À la mort de Charles X en exil à Görz (alors en Autriche, actuelle Gorizia en Frioul, Italie) en 1836, son fils aîné, le dauphin Louis Antoine, lui succéda comme aîné des Capétiens et « chef de la maison de France », sous le nom de « Louis XIX » et avec le titre de courtoisie de « comte de Marnes ».
Il est inhumé à Kostanjevica (Slovénie).

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Message par Cricri-FB Dim 10 Juin 2018 - 22:18

Henri IV de France


Henri IV, né Henri de Bourbon (13 décembre 1553 à Pau - 14 mai 1610 à Paris) fut roi de Navarre (Henri III de Navarre, 1572-1610) puis roi de France (1589-1610), premier roi de la branche dite de Bourbon de la dynastie capétienne.

Il était le fils de Jeanne III, dite Jeanne d'Albret, reine de Navarre et d'Antoine de Bourbon, chef de la maison de Bourbon, descendant du roi Louis IX et premier prince de sang1. En vertu de la « loi salique » cette filiation fera d'Henri le successeur naturel du roi de France à la mort de François, duc d'Anjou (frère et héritier du roi Henri III), en 1584.

Contemporain d'un siècle ravagé par les guerres de religion, il y fut d'abord lourdement impliqué en tant que prince de sang et chef protestant avant d'accéder au trône de France. Pour être accepté comme roi, il se convertit au catholicisme, et signa l'Édit de Nantes, qui autorisa la liberté de culte pour les protestants et mit fin aux guerres de religion. Bien qu'aimé par une grande partie de la population, il fut assassiné le 14 mai 1610 par un fanatique, Ravaillac.


Fiches des rois et des empereurs français Image:HenriIV
Henri IV de France

La légende dit qu'il aurait été baptisé avec une goutte de vin de Jurançon et que son berceau était une carapace de tortue. Par la volonté de son grand-père Henri d'Albret, Henri passe sa petite enfance dans la campagne de son pays où il s'amuse avec les enfants des paysans du coin. Il n'en est pas moins éduqué dans la plus grande rectitude morale. Fidèle à l'esprit de la Réforme, sa mère prend soin de l'instruire selon les préceptes de ce jugement. À la mort du roi François II en 1560, son père l'amène à la cour de France où il l'élève dans la religion catholique. Henri grandit à Saint-Germain-en-Laye aux côtés du petit roi et des princes royaux. Protégé par Renée de France durant la première guerre de religion, il reçoit après la mort de son père en 1563, les charges que celui-ci avait. Il accompagne la famille royale durant son grand tour de France. C'est à cette occasion qu'il retrouve sa mère qu'il n'avait pas vue depuis plusieurs années. Après le grand tour de France, il retourne vivre avec sa mère et retourne à la religion protestante.


Roi de Navarre

En 1572, succédant à sa mère Jeanne d'Albret, Henri de Navarre devient roi de Navarre sous le nom de Henri III. Certains auteurs prétendent toutefois qu'il l'aurait déjà été de manière titulaire dès 1562 (mort d'Antoine de Bourbon, roi consort) alors même que le trône de Navarre ne venait pas du côté paternel. Jeanne d'Albret était protestante, et avait élevé son fils selon cette religion. Elle avait de plus déclaré le calvinisme religion officielle en Navarre.

Le 18 août 1572, Henri est marié à Marguerite de France, sœur du roi Charles IX, aussi connue sous le nom de « reine Margot ». Ce mariage auquel s'était opposée Jeanne d'Albret, a été arrangé pour favoriser la réconciliation entre catholiques et protestants, créant un problème car Margot, étant catholique, ne peut se marier que devant un prêtre, et Henri, lui, ne peut entrer dans une église. Mais les reines mères trouvent la solution. Margot et Henri célébreront leur mariage sur le parvis de Notre-Dame. S'ensuivent dix jours de fête. Cependant, dans un climat très tendu à Paris, et suite à un attentat contre Gaspard de Coligny, le mariage est suivi quelques jours plus tard du massacre de la Saint-Barthélemy. Épargné par les massacres, Henri est par la suite obligé à se convertir au catholicisme et privé de liberté. Quatre années plus tard, s'étant enfui, il renouera avec le protestantisme (5 février 1576). Ayant regagné son royaume de Navarre et son gouvernement de Guyenne, il installe sa cour à Nérac. En 1578, la reine mère, Catherine de Médicis lui rend visite pour lui ramener son épouse Marguerite et ainsi pacifier le royaume.

La prise de Cahors, en mai 1580, où il réussit à éviter pillage et massacre malgré trois jours de combats de rue, lui vaut un grand prestige à la fois pour son courage et son humanité.

Le couple Navarre mène un bon train de vie, ce dont se plaignent les pasteurs. Les aventures féminines du roi créent la discorde au sein du couple et provoquent le coup d'éclat de Marguerite à Agen (1585).


Héritier du trône de France

En 1584, le frère du roi de France, François d'Alençon meurt sans héritier et le roi Henri III lui même n'en a pas. Celui-ci envoie alors à Nérac une ambassade extraordinaire dirigée par le duc d'Épernon pour confirmer Henri de Navarre comme son héritier légitime. Seulement quelques mois plus tard contraint par les Guise de signer le traité de Nemours, il lui déclare la guerre et met hors la loi tous les protestants.

Commence alors un conflit où Henri de Navarre affronte à plusieurs occasions le duc de Mayenne. Henri se fait de nouveau excommunier par le pape, puis doit affronter l'armée royale qu'il bat à la bataille de Coutras en 1587.

Plusieurs revirements apparaissent en 1588. La mort du prince de Condé le place à la tête des protestants. L'assassinat surprise du duc de Guise l'amène à se réconcilier avec Henri III. Les deux rois se retrouvent tous les deux au château de Plessis-lez-Tours et signent un traité le 30 avril 1589. Alliés contre la Ligue qui contrôle Paris et la plus grande partie du royaume de France, ils parviennent à mettre le siège devant Paris en juillet. Le 1er août 1589, quelques instants avant de mourir des blessures infligées par le moine fanatique Jacques Clément, le roi Henri III reconnaît formellement son beau-frère et cousin le roi de Navarre comme son successeur légitime, et celui-ci devient le roi Henri IV.

Pour Henri IV commence la longue reconquête du royaume, car les trois quarts des Français ne le reconnaissent pas pour roi. Les catholiques de la Ligue refusent de reconnaître la légitimité de cette succession.

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Henri III de France


La conquête du royaume de France

Il doit d’abord commencer par conquérir les esprits : immédiatement, on lui demande d’abjurer le protestantisme, lui qui à neuf ans avait déjà changé trois fois de religion. Il refuse, mais dans une déclaration publiée le 4 août, indique qu’il se fera instruire dans la religion catholique par un concile, réuni avant six mois. Au soutien des nobles, huguenots et politiques rassurés par ce chef de guerre solide et humain, s’ajoute ceux de Conti et Montpensier (princes du sang), Longueville, Luxembourg et Rohan-Montbazon, ducs et pairs, des maréchaux Biron et d’Aumont, et d’assez nombreux nobles (Champagne, Picardie, Ile-de-France). Beaucoup hésitent, certains protestants comme La Trémoïlle quittent même l’armée, qui passe de 40 000 à 20 000 hommes.

Henri IV doit tout d'abord abandonner le siège de Paris car les seigneurs rentrent chez eux, ne voulant pas servir un protestant. Appuyés notamment par l'Espagne, les ligueurs relancent les hostilités, le contraignant à se replier personnellement à Dieppe, en raison de l'alliance avec la reine Élisabeth Ire d'Angleterre, tandis que ses troupes refluent partout.

Cependant il est victorieux de Charles de Lorraine, duc de Mayenne le 29 septembre 1589 lors de la bataille d'Arques, il échoue par la suite à reprendre Paris, mais prend d’assaut Vendôme. Là aussi, il veille à ce que les églises restent intactes, et à ce que les habitants ne souffrent pas du passage de son armée. Grâce à cet exemple, toutes les villes entre Tours et le Mans se rendent sans combat4. Il bat à nouveau les Ligueurs et les Espagnols à Ivry le 14 mars 1590, affame Paris, mais ne peut prendre la ville, qui est ravitaillée par les Espagnols.

Les protestants lui reprochent de ne pas leur donner la liberté de culte : en juillet 1591, il rétablit par l’édit de Mantes les dispositions de l’édit de Poitiers (1577), qui leur donnait la liberté de culte5. Encouragé par l'amour de sa vie, Gabrielle d'Estrées, et surtout très conscient de l'épuisement des forces en présence, tant au niveau moral que financier, Henri IV, en fin politique, choisit d'abjurer la foi calviniste. Le 4 avril 1592, par une déclaration connue sous le nom d'« expédient », Henri IV annonce son intention d'être instruit dans la religion catholique.

Le duc de Mayenne, alors en guerre contre Henri IV, convoque les États généraux en janvier 1593, dans le but d’élire un nouveau roi. Mais il est déjoué : les États négocient avec le parti du roi, obtiennent une trêve, puis sa conversion.

Henri IV abjure solennellement le protestantisme, le 25 juillet 1593 en la basilique Saint-Denis. On lui a prêté, bien à tort, le mot selon lequel « Paris vaut bien une messe » (1593), même si le fond semble plein de sens. D’autre part, il garde la confiance des protestants, réunis à Mantes du 8 octobre 1593 au 22 janvier 1594 : il leur garantit l’édit de 1577, avec le culte autorisé partout, y compris à la Cour et dans les camps militaires6. Afin d’accélérer le ralliement des villes et des provinces (et de leurs gouverneurs), il multiplie les promesses et les cadeaux, pour un total de 25 000 000 de livres. L’augmentation des impôts consécutive (multiplication par 2,7 de la taille) provoque la révolte des croquants dans les provinces les plus fidèles au roi, Poitou, Saintonge, Limousin et Périgord.

Henri IV est sacré le 27 février 1594 en la cathédrale de Chartres. Son entrée dans Paris le 22 mars 1594 et, pour finir, l'absolution accordée par le pape Clément VIII le 17 septembre 1595, lui assurent le ralliement progressif de toute la noblesse et du reste de la population, malgré des réticences très fortes des opposants les plus exaltés, tel ce Jean Châtel qui tente d'assassiner le roi près du Louvre le 27 décembre 1594. Il bat de manière définitive l'armée de la Ligue à Fontaine-Française.

En 1595, Henri IV déclare officiellement la guerre contre l'Espagne. Le roi éprouve alors d'énormes difficultés à repousser les attaques espagnoles en Picardie. La prise d'Amiens par les Espagnols et le débarquement d'une troupe hispanique en Bretagne où le gouverneur Mercoeur ne reconnaît toujours pas Henri IV pour roi, laisse celui-ci dans une situation périlleuse.

Après avoir soumis la Bretagne, Henri IV signe le 13 avril 1598, l'Édit de Nantes. Les deux armées étant à bout de forces, le 2 mai 1598 est signée la paix de Vervins entre la France et l'Espagne. Après plusieurs décennies de guerres civiles, la France connaît enfin la paix.

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Henri IV vainqueur de la Ligue représenté en Mars, par Jacob Bunel


Un royaume en paix

Le mariage

Henri IV approche de la cinquantaine et n'a toujours pas d'héritier légitime. Depuis quelques années, la belle Gabrielle d'Estrée partage son lit mais la dame n'a pas assez de noblesse pour prétendre à devenir reine. Depuis le sacre du roi, Gabrielle se comporte en première dame de France et est l'objet de la dévotion des courtisans. Sa mort assez brutale en 1599, permet à Henri de chercher une épouse d'une plus grande qualité. En décembre 1599, il obtient l'annulation de son mariage avec la reine Marguerite, et épouse, à Lyon, le 17 décembre 1600, Marie de Médicis (26 avril 1573 - 3 juillet 1642), fille de François de Médicis grand-duc de Toscane et de Jeanne de Habsbourg. Ils eurent six enfants :
- Louis XIII (27 septembre 1601 - 14 mai 1643)
- Élisabeth de France (22 novembre 1602 - 6 octobre 1644), épouse Philippe IV roi d'Espagne le 25 novembre 1615 à Bordeaux
- Christine Marie (10 février 1606 - 27 décembre 1663), épouse Victor-- Amédée Ier de Savoie (1587 - 1637) le 10 février 1619 à Paris
- Nicolas Henri (13 avril 1607 - 17 novembre 1611), 1er duc d'Orléans
- Gaston de France (25 avril 1608 - 2 février 1660)
- Henriette de France (25 novembre 1609 - 10 septembre 1669), épouse Charles Ier d'Angleterre le 13 juin 1625, à la Cathédrale de Canterbury.
Henri IV eut également 11 enfants illégitimes, dont 3 avec sa maîtresse Gabrielle d'Estrée :
- César (1594 - 1665), duc de Vendôme
- Catherine Henriette (1596 - 1663), dite Mademoiselle de Vendôme, mariée à Charles II de Lorraine, duc d'Elbeuf.
- Alexandre (1598 - 1629), dit le Chevalier de Vendôme

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Portrait d'une dame de la cour d'Henri IV


Le gouvernement

Henri IV s'appuie, pour gouverner, sur des ministres et conseillers compétents comme Sully et Barthélemy de Laffemas. Les années de paix permettent de renflouer les caisses. Henri IV fait construire la grande galerie du Louvre qui relie le palais aux Tuileries. Il met en place une politique d'urbanisme moderne. Il poursuit ainsi la construction du Pont Neuf commencé sous son prédécesseur. Il fait bâtir à Paris deux nouvelles places, la place Royale (aujourd'hui Place des Vosges) et la place dauphine.

Son règne voît le soulèvement massif des paysans dans le centre du pays et le roi doit intervenir à le tête de son armée. En 1601, il intervient également contre le duc de Savoie qui pendant les guerres de religion s'était permis de prendre possession de la Bresse et du Bugey. Après l'avoir remis à sa place, Henri IV doit faire face à plusieurs complots dirigés depuis l'Espagne et la Savoie. Il fait ainsi exécuter le duc de Biron et embastiller le duc d'Angoulème, le dernier des Valois.

Pour rassurer les anciens partisans de la Ligue, Henri IV favorise également l'entrée en France des jésuites qui pendant la guerre avaient appelé à l'assassinat du roi, crée une « caisse des conversions » en 15989. Il se réconcilie avec le duc de Lorraine Charles III et marie avec le fils de celui-ci, sa sœur Catherine de Bourbon.

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Henri IV


Reconstruction et pacification du royaume

Petit à petit, la France doit être remise en état. La production agricole retrouve son niveau de 1560 en 1610. Le désir de paix est unanime : il favorise la mise en place de l’édit de Nantes, la reconstruction, dans le Languedoc et le Nord de la France, a un effet d’entraînement sur toute l’économie.

La société reste cependant violente : les soldats congédiés forment des bandes organisées militairement qui écument les campagnes, et qui doivent être poursuivies militairement pour disparaître progressivement dans les années 1600. La noblesse reste elle aussi violente : 4000 morts par duel en 1607, les enlèvements de jeunes filles à marier provoquent des guerres privées, où là aussi le roi doit intervenir.


Fin de règne amère

La fin du règne d'Henri IV est marquée par les tensions avec les Habsbourg et la reprise de la guerre contre l'Espagne. Henri IV intervient dans la querelle qui oppose l'empereur de confession catholique aux princes allemands protestants qu'il soutient, dans la succession de Clèves et de Juliers. La fuite du prince de Condé en 1609 à la cour de l'infante Isabelle ravive les tensions entre Paris et Bruxelles. Henri IV estime son armée prête à reprendre le conflit qui s'était arrêté dix ans plus tôt.

Le déclenchement d'une guerre européenne, ne plait ni au pape soucieux de la paix entre princes chrétiens ni aux sujets français inquiets de leur tranquillité. En désaccord avec le roi, les prêtres catholiques ressortent leurs sermons virulents qui ravivent les anciens esprits dérangés de la Ligue. Le roi voit également un parti qui s'oppose à sa politique au sein même de l'entourage de la reine. Le roi est dans une position fragile qui n'est pas seulement le fait des catholiques, puisque les protestants cherchent à maintenir en dépit de l'édit de Nantes leurs privilèges politiques.

Tout en préparant la guerre, on s'apprête au couronnement officiel de la reine à Saint-Denis qui se déroule le 13 mai 1610. Le lendemain, Henri IV meurt assassiné par Ravaillac. Il est enterré à la basilique Saint-Denis. Son fils aîné Louis (Louis XIII), âgé de neuf ans, lui succède, sous la régence de sa mère la reine Marie de Médicis.


La Légende du bon roi Henri

C'est au XVIIIe siècle que s'est développée la légende du bon roi Henri qui est devenue si populaire qu'elle en est restée une image d'Épinal. En 1728, Voltaire avait écrit en l'honneur d'Henri IV un poème intitulé La Henriade.

La haine des rois sous la Révolution française n'empêche pas la profanation de son tombeau à Saint-Denis en 1793. La Convention avait ordonné l'ouverture de toutes les tombes royales pour en extraire les métaux. Le corps d'Henri IV est le seul de tous les rois à être trouvé dans un excellent état de conservation. Il est exposé aux passants, debout, durant quelques jours. Les dépouilles royales sont ensuite jetées, pêle-mêle, dans une fosse commune au nord de la basilique. Louis XVIII ordonnera leur exhumation et leur retour dans la crypte, où ils se trouvent aujourd'hui.

Dès 1814, on pense à rétablir la statue équestre du roi détruite sous la Révolution. Fondue en 1818, la nouvelle statue équestre a été réalisée à partir du bronze de la statue de Napoléon de la colonne Vendôme.

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Statue équestre d'Henri IV, au Pont Neuf (fondue en 1818)

Le siècle romantique pérennise la légende d'un roi galant et bonhomme, jouant à quatre pattes avec ses enfants. Plus récemment, l'historiographie contemporaine a rétabli l'image d'un roi qui ne fut pas toujours apprécié par ses sujets et qui eu beaucoup de mal à se faire accepter du fait des ses nombreuses maladresses politiques. Elle a également confirmé l'attachement réel du roi pour le catholicisme après sa conversion malgré un recul marqué à l'égard des dogmes religieux qu'il soient catholiques ou protestants. La popularité du roi peut tenir à son attitude lors des sièges, qu’il évite : il veille à ce que les villes prises ne soient pas pillées, et leurs habitants épargnés (et ce, dès le siège de Cahors en 1580. Il se montre magnanime également avec ses anciens ennemis ligueurs, notamment après la reddition de Paris. Il préfère acheter les ralliements, que faire la guerre pour conquérir son royaume.

Parmi les légendes du roi Henri IV se trouve son berceau en coquille de tortue de mer, encore visible au château de Pau. Son premier baptême fut un baptême béarnais : ses lèvres furent humectées de vin de Jurançon et frottées d'ail, ceci pour lui donner force et vigueur. Son surnom de Vert-galant, qu'il doit à son ardeur envers ses nombreuses maîtresses, semble confirmer cela.
On fit dire à Henri IV de nombreuses choses, parfois à tort ou à raison :
- J'ai le bras armé et le cul sur la selle.
- Je veux qu'il n'y ait si pauvre paysan en mon royaume qu'il n'ait tous les dimanches sa poule au pot.
- Paris vaut bien une messe. (lors de sa conversion)
- Ralliez-vous à mon panache blanc. (lors de la bataille d'Ivry)
Malgré cet attachement d’une partie du peuple, le fanatisme de la prédication des prêtres ligueurs laisse des traces. On compte douze tentatives d’assassinat contre Henri IV, dont Jean Châtel en 1594, Pierre Barrière à Orléans, une tentative d’empoisonnement par une tenancière de Saint-Denis, d’envoûtement par un noble normand, etc.

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Message par Cricri-FB Dim 10 Juin 2018 - 22:19

Carole a écrit:
L'assassinat
du roi Henri IV



Le roi Henri IV fut assassiné rue de la Ferronnerie le 14 mai 1610.

La rue étroite était encombrée comme tous les jours. Il venait du Louvre et se rendait à l’Arsenal.

Le cortège ne pouvant plus avancer les valets de pied décidèrent de remonter la rue par le cimetière, sous le charniers des Lingères.

Le carosse royal se retrouva sans surveillance quelques instants et fut approché par François Ravaillac un modeste instituteur d’Angoulème qui frappa le roi à 2 reprises avec un couteau.

Le responsable fut pris sur le fait, jugé et torturé à mort.

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Message par Cricri-FB Dim 10 Juin 2018 - 22:19

Merci Carole pour ce fait célèbre mais tristement historique.

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