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Été 1944 : la bataille de Normandie

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Message par Jycé Ven 8 Juin 2018 - 15:39

Bill Millin

 Été 1944 : la bataille de Normandie - Page 3 Bill_millin

Bill Millin est né le 14 juillet 1922 à Glasgow en Ecosse. Il n'a que 21 ans au moment du débarquement de Normandie, période à laquelle il sert en tant que soldat au sein de la 1st Special Service Brigade commandée par Simon Fraser, également connu sous le nom de Lord Lovat, quinzième du nom et vingt-cinquième chef du clan écossais des Fraser. Millin devient ainsi le joueur de cornemuse personnel de Fraser et est réputé dans son unité pour jouer régulièrement de son instrument pendant les phases de repos en Angleterre, avant le Jour J.

Depuis la Première Guerre mondiale, un décret de l'English War Office, le ministère de la Guerre britannique, interdisait aux joueurs de cornemuses (aussi appelés pipers) d'utiliser leur instrument en première ligne pour des raisons évidentes de tactique et limitait leur emploi aux lignes arrières. Néanmoins, le Jour J, Lord Lovat demande à son piper de jouer pour encourager ses hommes dans la bataille, dans la pleine tradition des combattants écossais. Fraser lui précise : "Vous et moi sommes des Ecossais et c'est un décret anglais, cela ne nous concerne pas !" Millin s'exécute et prend sa cornemuse sous son bras au moment d'emprunter la rampe de débarquement, face aux défenseurs allemands de la plage de Sword à La Brèche d'Hermanville.


 Été 1944 : la bataille de Normandie - Page 3 Bill_millin_dday

Lovat lui demande d'interpréter les morceaux Hielan' Laddie et The Road to the Isles. Alors que les troupes britanniques débarquent sous le feu nourri adverse, le son nasillard d'une cornemuse se mêle soudain aux bruits des explosions et des mitrailleuses. Pendant un instant, d'après le témoignage du caporal Maurice Chauvet du commando Kieffer débarquant sur la plage à cet instant précis, les Allemands cessent leurs tirs, hébétés d'assister à une telle scène. Bill Millin débarque sans encombre et la plage tombe aux mains des Alliés.

Pour les assaillants, la guerre n'est pas terminée pour autant. Ils doivent ensuite relever les troupes parachutistes de la 6th Airborne Division qui se sont rendus maîtres des ponts sur l'Orne et le Canal de Caen pendant la nuit du 5 au 6 juin 1944. Les troupes débarquées britanniques, accompagnées des commandos français commandés par Philippe Kieffer, se mettent en route vers ces ponts situés à Bénouville et Ranville, au sud de Ouistreham. En route, les Alliés sont ralentis par des tireurs isolés allemands. Malgré tout, ils parviennent à rejoindre les parachutistes à treize heures, deux minutes et trente secondes très précisément : Lovat s'excuse auprès du Major Howard et ses paras, qui ont tenu toute la nuit et la matinée du Jour J face aux attaques allemandes, pour les cent cinquante secondes de retard sur l'horaire prévu.

Avant de traverser le fameux Pegasus Bridge, le pont de Bénouville, qui est encore à ce moment la proie de mortiers et de tireurs d'élite allemands, les soldats alliés déclenchent des grenades fumigènes pour limiter leur exposition au moment du franchissement. Au moment de la traversée, Bill Millin reprend sa cornemuse et les troupes débarquées reprennent la progression au son de son instrument.


Le radio Mullen, un membre du commando Kieffer ayant débarqué à Sword Beach le matin, entend une balle ricocher juste derrière lui sur la structure du pont. Lorsqu'il se retourne, il aperçoit dans la fumée un de ses camarades blessé par la balle d'un tireur isolé, un sniper allemand (ce soldat meurt quelques instants plus tard des suites de sa blessure). Il s'abaisse pour l'aider mais est touché à son tour par un sniper et s'écroule, sans vie.

Bill Millin a été immortalisé par le film The Longest Day (en français Le Jour le plus long) de 1962. Son personnage est interprété par le piper officiel de Sa Majesté la Reine d'Angleterre, le Pipe Major Leslie de Laspee. Jusqu'à sa mort, il se rendait presque tous les ans en Normandie pour assister et participer aux commémorations du débarquement, avec sa cornemuse et encadré par de nombreux pipers.


 Été 1944 : la bataille de Normandie - Page 3 Bill_millin_1

Après la guerre, Bill Millin a souhaité donner ses cornemuses à différents musées du débarquement. L'instrument qu'il a utilisé à Sword Beach au moment du débarquement est aujourd'hui visible au Dawlish Museum dans le Devon (Grande-Bretagne). Une autre de ses cornemuses se trouve au musée mémorial du Pegasus Bridge de Ranville en France.

 Été 1944 : la bataille de Normandie - Page 3 Bill_millin_2010

Il est décédé le 18 août 2010 à l'âge de 88 ans au Torbay Hospital de Torquay dans le Devon, des suites d'une attaque cardiaque.

Merci à http://www.dday-overlord.com

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Message par Jycé Ven 8 Juin 2018 - 15:40

Bill Millin

Les morceaux joués lors du débarquement

https://www.youtube.com/watch?v=Muz6ju5sHi4

https://www.youtube.com/watch?v=_2EH499VFz8

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Message par Jycé Ven 8 Juin 2018 - 15:42

Le 7 juin 1944

http://www.ina.fr/video/RCC09000834

Pour l'instant, le débarquement de Normandie est une réussite même si tous les objectifs initialement prévus ne sont pas atteints. A l'ouest des plages d'invasion, le secteur américain est tenu par les 82ème et 101ème divisions aéroportées parachutées dans la nuit du 6 juin (ces deux divisions ayant subi beaucoup de pertes et de casse) et par la 4ème division d'infanterie ayant débarqué à Utah Beach à l'aube (sans rencontrer de problèmes majeurs). Les troupes parachutées américaines disposent, le 7 juin au soir, d'une tête de pont de 15 kilomètres sur 15. A Omaha Beach, la situation des 1ère et 29ème divisions d'infanterie américaines débarquées à l'aube est plus critique : elles ne tiennent qu'un petit bout du sol de France. Le débarquement britannique sur le flanc a connu des difficultés mais il est globalement une grande réussite. Les parachutistes de la 6ème division aéroportée se sont emparés des ponts sur l'Orne et ils ont effectué leur jonction avec les troupes débarquées à Sword Beach.

Du côté allemand, la surprise est totale. La tempête qui régnait la veille dans la Manche n'a pas inquiété les sentinelles sur les côtes, ni les officiers dans leurs états-majors. La supériorité aérienne alliée empêche tout mouvement et pour le moment, aucune division Panzer n'a été appelée pour repousser les assaillants à la mer. Hitler n'est mis au courant de l'invasion alliée qu'à neuf heures du matin le 6 juin : s'étant couché tard, il s'est endormi avec des somnifères et il a donné comme consigne que personne ne le réveille. Pendant ce temps, Rommel est en Allemagne et y fête l'anniversaire de sa femme. Le 7 juin, apprenant la nouvelle du débarquement, il roule en direction de la Normandie pour prendre les choses en main.

Les Allemands lancent leur première contre-offensive en direction de Port-en-Bessin au nord de Bayeux où les troupes américains et britanniques tentent de réunir leurs têtes de pont. La 716ème division d'infanterie allemande et la 21ème Panzerdivision sont désignées pour contre-attaquer.

Les chasseurs alliés, qui survolent la Normandie, aperçoivent les mouvements de blindés allemands et détruisent un grand nombre de chars et de véhicules. Ces derniers abandonnent la contre-attaque et décident de faire mouvement la nuit. Les paras de la 6ème division aéroportée, situés à l'est des plages de débarquement dans les environs du village de Ranville, s'y accrochent et défendent leurs positions avec les canons antichars fraîchement débarqués. Renforcés par la 3ème division britannique, ils repoussent les éléments avancés de la 21ème Panzerdivision qui se replient sur la ligne défensive de Caen.  Afin de s'emparer de cette dernière, le général Montgomery ordonne le lancement de l'opération Perch qui débute le jour même.

Pendant ce temps, des centaines de planeurs américains et britanniques se posent en Normandie, souvent derrière les lignes des forces allemandes, forçant ces dernières à reculer.


Merci à http://www.dday-overlord.com

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Message par Jycé Ven 8 Juin 2018 - 16:35

La situation le matin du 7 juin à Vierville

 Été 1944 : la bataille de Normandie - Page 3 50_1133_PCCH_Oper7juin_v

La situation à Vierville était toujours difficile pour les Américains le matin du 7 juin. Ils n'avaient aucun espace ni pour manoeuvrer en cas de contre-attaque, ni pour leurs dépôts d'approvisionnements, ni pour des renforts et la plage était toujours à la portée de l'artillerie de campagne Allemande,
Il fallait donc au plus vite atteindre les objectifs fixés dès le départ pour le jour J, c'est-à-dire Grandcamp, les abords d'Isigny, et Trévières.

 Été 1944 : la bataille de Normandie - Page 3 LD120-Plan29DI-7et8juinL

Le général Gerhardt, commandant la 29ème Division, avait débarqué le soir du jour J à Vierville et avait établi son poste de commandement dans la carrière donnant sur le bas de la vallée. Il devait reprendre le 7 juin le commandement des unités de la 29ème. Celui-ci était en effet assuré depuis le début des opérations par la 1ère Division pour tout Omaha Beach.

Dans la nuit du 6 et à l'aube du 7 Juin, son adjoint, le général Cota, a fait plusieurs voyages entre Vierville et Le Ruquet où se trouvait les PC de la 1ère Division (général Huebner) et du V°Corps (général Gerow).  Je ne sais à partir de quand il a pu disposer d'une jeep pour ces déplacements, peut-être dès la soirée du 6 juin, en revenant de son premier passage au Ruquet.

La situation était toujours peu sûre autour de Vierville et de St-Laurent, avec des difficultés continuelles dans les liaisons. Quand le colonel Canham (116°Rég.) est venu de Vierville au Ruquet à 9 heures du matin pour y rencontrer le général Cota et y retrouver ses 2° et 3° Bataillons, St-Laurent était toujours occupé par les Allemands et il est passé par la plage.  
La sortie St-Laurent (D3) n'était toujours pas ouverte. Le WN 66 sur la falaise à l'Est des Moulins tenait toujours. De petits groupes de tireurs, avec un soutien occasionnel de mitrailleuses et de mortiers, réapparaissaient en certains points le long de la falaise pour harceler la plage.  

Le 116°Régiment était durement éprouvé et la plupart de ses unités étaient encore éparpillées. Ses bataillons n'avaient encore aucun de leurs véhicules et devaient porter à bras les armes lourdes. Le bataillon I/116 a commencé la journée avec seulement 250 hommes à Vierville, mais au moins il avait récupéré son état-major. Les bataillons II/116 et III/116 étaient devant St-Laurent et sur le plateau. Les Rangers étaient environ 500 (5/Ran et moitié du 2/Ran). Il y avait aussi les 23 chars du 743ème TankBon, et ce qui restait du 121ème Génie. Au total un milliers d'hommes, alors que la force sous les ordres de Canham aurait dû compter 4000 hommes à Vierville.

Le régiment de renfort, le 115ème, lui aussi sans véhicules, avait bivouaqué au sud-est de St-Laurent.

Le 3ème régiment de la division, le 175ème, était encore à bord des transports, devant commencer à débarquer en principe à 10 h 30 sur Dog White.  

Les Allemands étaient toujours près de Vierville dans le Sud, car de bonne heure à 5h30 le 7 juin, une attaque a forcé la Compagnie B du 121°Bat. du Génie à quitter l'Ormel, laissant des prisonniers , (voir suite du récit de Dube) et à reculer vers le village. Cette contre-attaque avait été confiée la veille au petit bataillon du Génie de la 352ème Div. (le 352 Pionere Abteilung). Rattaché au Régiment 916 (PC à Trévières), il devait attaquer depuis Louvières dès 2h00 du matin. Il est probable que l'attaque a été lente à se lancer et que les sapeurs Allemands n'avaient pas les moyens de pousser très loin, notamment faute d'armes lourdes, de blindés et d'artillerie (celle-ci avait dû se replier dans la nuit et ne fut vraiment de nouveau en action que le soir).
Cette affaire de l'Ormel et les infiltrations dans Vierville toute la journée ont inquiété beaucoup les Américains, toujours préoccupé par une éventuelle attaque de Panzers.
     
A la Pointe du Hoc, l'autre moitié du 2/Ran était toujours isolée, affaiblie par de lourdes pertes et manquant de munitions.  

Les décisions suivantes ont donc été prises pour le matin du 7 juin:

       1/    Les Bataillons II/116 et III/116 (actuellement devant St-Laurent) devaient nettoyer les restes de résistance ennemie le long des falaises entre Vierville et St-Laurent.

       2/    Le Bataillon III/115 devait prendre le village de St-Laurent, le nettoyer complètement, et de là continuer sur Vierville pour tout autre travail analogue si nécessaire.  

       3/   Le reste du 115°Rég. (les Bataillons I/115 et II/115), devait pousser vers Longueville, en passant largement au Sud de Vierville, par Louvières, à travers champs.  

       4/   Le Bataillon 1/116, le 5° Bataillon de Rangers et les Compagnies A, B et C du 2°Bataillon de Rangers, appuyés par des chars du 743° Bat., ont reçu l'ordre de partir vers l'Ouest sur la route vers la Pointe du Hoc.
Toutefois la contre-attaque Allemande du matin a conduit à rappeler d'urgence 4 des 9 compagnies Rangers avec quelques chars pour défendre Vierville.

     5/   Le troisième régiment de la 29ème Division, le 175ème régiment d'Infanterie devait débarquer  dès que possible en fin de matinée et être envoyé directement à Gruchy en traversant Vierville. En fait il n'a débarqué que dans l'après midi et à Saint-Laurent au lieu de Vierville. Après halte à Gruchy, il a été ensuite mis en route de nuit en direction de La Cambe et Isigny.  

     6/   Des renforts de blindés ont été débarqués dans le secteur de la 29ème DI, notamment:
              La CieD/743, équipée de 16 chars légers M5 Stuart.
              Le 747ème Bataillon de chars (48 chars Sherman et 16 chars Stuart).
              La moitié du 635ème bataillon de Tank-Destroyer M10 (l'autre moitié étant affectée à la 1ère DI) pour fournir un appui antichar (des canons de 90mm) aux chars moyens Sherman (équipés de 75mm seulement).

    7/   Le 7 juin 1944, à 6h00, le Colonel Canham a décidé de ramener son Command Group à St-Laurent. Le Command Group est revenu par la descente de Vierville et la plage vers les Moulins, et a repris contact avec le groupe "Communications" du Capitaine Sink qui avait débarqué là-bas.


 Été 1944 : la bataille de Normandie - Page 3 5_362_LD124_D17j_l

 Été 1944 : la bataille de Normandie - Page 3 5_211_LD57_AvionOB7juin-am_l

 Été 1944 : la bataille de Normandie - Page 3 CharDDsurOmahaEpave

Merci à http://omahabeach.vierville.free.fr

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Message par Jycé Ven 8 Juin 2018 - 16:36

J’ai sauté sur Sainte-Mère-Eglise le 7 juin 1944

https://www.dailymotion.com/video/x1yp4pd_j-ai-saute-sur-sainte-mere-eglise-le-7-juin-1944_news#from=embediframe

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Message par Jycé Ven 8 Juin 2018 - 16:37

Une stèle pour un jeune aviateur américain décédé le 7 juin 1944

 Été 1944 : la bataille de Normandie - Page 3 Une-stele-pour-un-jeune-aviateur-americain-decede-le-7-juin-1944

La découverte de la stèle pour la famille américaine en compagnie de Laurence et David Demazières (à gauche), les propriétaires du lieu du crash. La découverte de la stèle pour la famille américaine en compagnie de Laurence et David Demazières (à gauche), les propriétaires du lieu du crash. |

Il est 11 h 30, le 7 juin 1944, l'avion américain de type P-47 Thunderbolt du jeune pilote Henry George Hyde vient de bombarder des cibles ennemies aux alentours de Balleroy.

Il est touché par l'artillerie antiaérienne allemande et le chasseur bombardier s'abat dans un champ à Saint-Martin-Blagny.

Cette triste histoire au lendemain du Débarquement a trouvé son épilogue l'année du 70e anniversaire et avec la véritable enquête de Laurence et David Demazières, les propriétaires du lieu du crash.

D'inlassables recherches depuis 2007 avec l'aide d'amis et de l'Association normande du souvenir aérien ont permis à ce couple passionné d'histoire de la Seconde Guerre mondiale d'identifier ce pilote décédé et de retrouver sa famille.

Une centaine de personnes

« C'est un honneur d'être là sur cette terre sacrée et de retrouver une nouvelle famille », témoigne avec émotion Jim Walker, le neveu du jeune aviateur lors de la cérémonie officielle à Saint-Martin-de-Blagny.

C'est en bordure de ce lieu tragique qu'une stèle a été érigée afin d'honorer ce jeune lieutenant à l'aube de ses 20 ans.

Samedi, une centaine de personnes dont des élus, des anciens combattants, la famille américaine, Demazières et amis se sont rassemblées au lieu-dit Carrefour des hêtres pour rendre hommage à ce héros du jour.

« Nous sommes là en devoir de mémoire », rappellent quatre jeunes de 20 ans de la région en tenue militaire de l'époque. « Et avec le galon de la 9e US air force ».

Un moment très fort de souvenirs, de remerciements à tous ceux qui ont contribué à dénouer l'histoire du Débarquement.


Merci à http://www.ouest-france.fr

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Message par Jycé Ven 8 Juin 2018 - 16:38

Le crash du Lt HARREL le 07 Juin 1944 - Forced Landing



Le matin du 07 Juin 1944 fit l'objet d'une importante bataille aérienne pour le 355ème Fighter Group qui perdit 5 appareils dont 4 en Eure-et-Loir.

LE DEBUT DE LA MISSION

A 06H54, une vingtaine de P-51 du 357th FS décollèrent de leur base en Angleterre pour une mission de bombardement dans les environs de Rambouillet et le Nord-Est de l'Eure-et-Loir. Les pilotes McFARLANE, GUERRANT, HOLLMAN et DEBACKER du Flight "jaune" furent séparés du restant de l'escadrille durant la traversée de La Manche en raison des nombreux nuages. Ils descendirent ensuite à 2000 pieds d'altitude (600 mètres) et retrouvèrent le restant du 357th FS.

L'ATTAQUE DES OBJECTIFS

En arrivant dans la région de Rambouillet, vers 08H20, la vingtaine de P-51 commencèrent leur bombardement tactique, le Flight "bleu" larguant en premier ses bombes sur un train. Les autorités françaises de l'époque relevèrent également, à 08H30 environ, le bombardement de la gare d'Aunay-Tréon (Sud de Dreux) et de ses réservoirs d'essence, blessant une personne.

Mais, très rapidement, le 357th FG interrompa sa mission...en raison de l'arrivée de chasseurs allemands dans les environs...

L'ATTAQUE DES Fw-190 DU I./JG11

Suite au débarquement des alliés sur les côtes normandes, les chasseurs allemands du I./JG11 basés en Allemagne (à Rotenburg) recoivent l'ordre le 06 Juin 1944 de partir pour Rennes après une étape à Bonn/Hangelar pour passer la nuit. Ils redécollèrent vers 06H30 en direction du Mans où les appareils devaient être ravitaillés avant de reprendre leur vol pour leur objectif final à Rennes.

A 08H20, les 25 Fw-190 du I./JG11 rencontrèrent la route d'un groupe de chasseurs américains forts d'une vingtaine d'appareils, ceux du 355th FG, 357th FS... Les Allemands purent profiter de l'effet de surprise et de réservoirs quasiment vides, ce qui les allégeait d'autant. Une violente bataille aérienne s'en suivit juste sous les nuages à 600-700 mètres d'altitude.

LA VICTOIRE IMMEDIATE DE L'Oblt Fritz ENGAU:

Dès le début du combat, l'Oblt ENGAU du 2./JG11 prit pour cible un des P-51 qui reçut plusieurs coups fatals. Le chasseur américain s'enflamma aussitôt avant de disparaître en remontant dans les nuages. Quelques secondes plus tard, il en ressortait, filant tout droit vers le sol. Ses armes fonctionnaient pleins feux vers le sol. Les flammes faisaient-elles exploser les balles? Le pilote était-il mort avec le doigt actionnant ses armes? Le pilote allié ne put s'éjecter de son appareil.

LE CRASH DU Lt FOSTER

De toute évidence, le P-51 mortellement touché par l'Oblt ENGAU était celui du Lt Thomas FOSTER (matr. 0-758189, nom de code "Custard 88"). En effet, ce P-51 (Nr 42-106742, code OS-G) s'écrasa dès le début des hostilités à 08H25, au Sud-Est d'Auneau. Un rapport allemand localisa formellement le lieu du crash et précisa que ce Mustang était détruit à 100% et le corps du pilote fut retrouvé dans l'appareil. Le Lt Lieutenant Edward McNEFF, leader du Flight "bleu" fut témoin du crash de son camarade qui appartenait au même Flight (4ème position). Il précisa que le Flight "bleu" venait d'exécuter sa mission de bombardement en piqué sur un train quand il aperçut le P-51 du Lt FOSTER, brûlant au sol. Aucun message radio ne provenait de son avion. Le pare-brise du Fw-190 étant maculer d'huile provenant du P-51 endommagé du Lt FOSTER, l'Oblt ENGAU abandonna le combat et dut se rendre à la base aérienne de Dreux avec quelques un de ses camarades pour faire le plein de carburant.

LA FUITE DU 357th FG

Face à la supériorité numérique des chasseurs allemands, les P-51 mirent à profit le plafond bas de nuages afin de se réfugier. Ainsi, le Lt DEBACKER vit immédiatement ces chasseurs ennemis et tenta de prévenir McFARLANE mais la radio de ce dernier semblait hors-service. Le Lt DEBACKER largua ses deux bombes qu'il n'eut pas le temps d'utiliser au-dessus de l'objectif afin de s'allèger au maximum et grimpa rapidement se cacher dans les nuages. A ce moment, le Lt HOLLMAN était derrière lui. Le Lt HENDRICKSON (du Flight "rouge") en fit de même et constata qu'il était suivi du Lt GUERRANT qui avait encore conservé ses bombes. Le Lt DEBACKER ressortit des nuages après quelques secondes et constata que deux assaillants allemands étaient toujours là derrière lui. Sans hésiter, il retourna dans les nuages pour y demeurer durant cinq longues minutes. En quittant la nappe de nuages, les chasseurs ennemis avaient été semés, il tenta de contacter ses camarades mais ne reçut aucune réponse. Il rentra seul à sa base en Angleterre.

LES AUTRES VICTOIRES DU I./JG11:

Dans les six minutes suivant le début de l'attaque, autres autres pilotes allemands revendiquèrent chacun un victoire: l'Obfhr PFAFF, le Fw RITSCHEL et l'Oblt HIEDL.

LE CRASH DU Lt HARREL

Tout comme le crash du Lt FOSTER, le leader du Flight "bleu", le Lt Edward McNEFF, fut également le témoin d'un autres de ses pilotes, le Lt Harwood N. HARREL (matr. 0-692677, surnom "Max"), en deuxième position dans le Flight "bleu". Il précisa qu'après le bombardement en piqué d'un train allemand, le Flight exécuta deux passages de mitraillages sur l'objectif. A ce moment,vers 08H30, le Lt HARREL contacta son leader par radio pour l'informer que son moteur était défaillant et qu'il prenait dès maintenant le chemin du retour vers l'Angleterre. En effet, le Lt HARREL tira également sur une voiture remplie de munitions, ce qui ne manqua pas de faire exploser cette dernière. En passant au-dessus de ce véhicule des éclats atteignirent son moteur et l'endommagèrent. Cinq secondes après son premier appel, il ajouta qu'il avait de se poser sur le ventre dans un champ de blé et qu'il était sain et sauf. McNEFF ne put constater lui même l'avion au sol. Ce P-51 portait le Nr 43-6886 (Code "OS-E") et s'écrasa dans les environs d'Auneau. Curieusement, l'avion était intact et les Allemands ne s'y intéressèrent pas. Il fut peu à peu dépecer par les habitants du coin durant tout l'été.


LE CRASH DES LT McFARLANE, HOLLMAN ET GUERRANT

Malgré tout, le combat continua et les P-51 tentèrent de semer leurs assaillants dans les nuages. Ainsi occupés, les pilotes américains se perdirent de vue et ne purent constater ce qui arrivait à leurs camarades. Ce n'est qu'en atterrissant à leur base en Angleterre qu'ils purent comptabiliser leurs pertes. En plus de FOSTER et de HARREL, ils purent constater la disparition des Lt McFARLANE, HOLLMAN et GUERRANT.

Un rapport allemand précisa que le P-51 (Nr 43-6916, Code "OG-F") du Lt HOLLMAN (matr. 0-693209, nom de Code "Custard 91") s'écrasa au Nord-Ouest de Chateauneuf-enThymerais et que le pilote fut tué sur le coup. il fut enterré dans le cimetière de la petite commune où il s'écrasa.

Le lieu du crash du P-51 (Nr 42-7039, Code "OS-S") du Lt McFARLANE demeure indéterminé. Toutefois, ce dernier fut fait prisonnier.

Et enfin, le P-51 (Nr 42-106810) du Lt John GUERRANT fut retrouvé près d'Acquigny (Eure) avec son pilote mort à bord.

L'EVASION DU Lt HARREL

La résistance française trouva rapidement Le Lt harrel dans les environs d'Auneau et lui donna des vêtements de civil. Pendant de longues semaines, il fut transportés en bicyclette d'un foyer à un autre pour ne pas être repéré par les Allemands. Finalement, il fut emmené secrètement au camp de Frèteval, dans la forêt où les résistants cachèrent durant toute la bataille de Normandie environ 150 aviateurs alliés tombés dans les environs. Il fut libéré le 13 Août 1944 lors de l'arrivée des troupes terrestres américaines à Fréteval. Le pilote amécain rentra directement aux Etats-Unis puis fut longuement intérrogé par le Pentagon. Puisqu'il connaissait les noms de la résistance française, il présentait désormais un danger pour les réseaux d'évasions et il fut consigné à rester aux USA durant tout le restant du conflit.


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Message par Jycé Ven 8 Juin 2018 - 16:39

7 juin 1944 : bombardement d'Avranches


Il y a 70 ans la ville d'Avranches a vécu l'enfer.
Le mercredi 7 juin 1944, au lendemain du débarquement anglo-américain sur les côtes normandes, Avranches va être partiellement détruite par des bombardements alliés.

Pourquoi ce bombardement? Avranches se trouve sur un axe stratégique entre la Normandie et la Bretagne.
Il s'agissait de couper les voies de communication (routes et fer) pour ralentir les renforts allemands se dirigeant vers les plages de débarquement.

tract_USLe matin du 7 juin des milliers de tracts (image à droite, cliquer pour l'agrandir)) étaient largués par l'aviation alliée au dessus d'Avranches prévenant les habitants d'un bombardement imminent et les invitant de quitter immédiatement la ville. Beaucoup de ses tracts tombèrent en périphérie. Pour ceux qui en eurent connaissance, certains évacuèrent la ville, mais la majorité d'entre-eux n'en tinrent pas compte et restèrent dans la cité. A leur risque et péril.

En début d'après-midi, à 14h48, une première vague de six bombardiers apparut dans le ciel avranchinais et lâcha son chapelet d'explosifs au dessus de la ville, suivi par trois autres vagues*.


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En une heure et quinze minutes le centre-ville et le quartier de la gare vont être entièrement détruits.
850 bombes (de 250 kg à 1.150kg) auraient été larguées détruisant 485 maisons et en endommageant 1.500 autres environ.
L'église Saint-Gervais a été épargnée mais son horloge a vu son mécanisme bloqué et les aiguilles arrêtées à 15h07 en raison des ondes de choc liées aux explosions.

De ces bombardements qui se poursuivirent le samedi suivant, on dénombra 115 tués et 5.580 personnes sinistrées.

Alfred Marie dans un livre rappelé en fin de billet écrit : «Cette journée du 7 juin 1944, ils [les avranchinais] ne l'oublieront jamais».
bombardements006C'est encore vrai aujourd'hui.
De nombreuses manifestations vont être organisées ce jour en souvenir de cette terrible journée.


Merci à http://avranchesinfos.canalblog.com/

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Message par Jycé Ven 8 Juin 2018 - 16:40

À l'ouest de Caen, juin 1944

La bataille de Tilly-sur-Seulles, 8-18 juin

En dix journées de combats acharnés, le bourg de Tilly-sur-Seulles, totalement ruiné, tomba finalement aux mains des Anglais.

À partir de Gold, la progression de la 50e DI britannique avait été presque conforme au plan initial.

Le 7 juin, ses éléments avancés avaient atteint Sainte-Croix-Grand-Tonne, sur la route nationale 13, entre Caen et Bayeux. Dans la matinée du 8 juin, la 8e brigade blindée et le 1er bataillon du Dorset Regiment avaient atteint la cote 103 au nord de Tilly-sur-Seulles, mais l'offensive fut ralentie devant Saint-Pierre, enlevée seulement le 9 au soir. C'en était fini de la conquête rapide.

Devant les forces anglaises, pourtant complétées par la 7e DB, se dressait désormais une des plus redoutables formations de la Wehrmacht : la Panzer Lehr, ancienne unité d'instruction, devenue combattante et équipée de matériels performants. Elle était commandée par le général Fritz Bayerlein. Avec ses 184 chars et ses 600 véhicules blindés, la division utilisa tous les accidents de terrain, mena une guerre dans laquelle l'effet de surprise, le camouflage, le raid limité mais dévastateur allaient être le lot quotidien.

Arrêt, donc, de l'offensive anglaise, devant le mur d'acier et de feu déployé entre Fontenay-le-Pesnel et Hottot-les-Bagues. Mais, de son côté, la Wehrmacht n'est plus en état, temporairement, de mener une offensive : l'état-major du général Geyr von Schweppenburg s'était installé imprudemment en terrain découvert à La Caine, près de Thury-Harcourt. Commandant le Panzergruppe West, il préparait une offensive pour la nuit du 10 au 11 juin. Repéré, identifié par la Résistance, il fut bombardé par l'aviation alliée. On releva 17 morts, dont 12 officiers. Le général Ritter, chef d'état-major, faisait partie des victimes ; von Schweppenburg fut blessé. L'offensive fut annulée. À l'ouest de Caen, on s'enfonça donc dans une guerre d'infanterie, les chars jouant le rôle d'appuis défensifs ou accompagnant des coups de main limités.

Le château de Boislonde fut pris et repris plusieurs fois. L'artillerie de marine intervenait depuis la côte. Les obus de 380 retournaient les chars Panther ou Tiger comme des fétus ; pour leur part, les Sherman ou Cromwell étaient détruits à plus de 1 500 m de distance par les chars allemands ou les canons de 88 embusqués.

Tilly-sur-Seulles était sans doute un des premiers villages totalement détruits lorsque, le 18 juin, les fantassins de la 56e brigade emportèrent définitivement la position. Le combat allait continuer, dans des conditions aussi terribles, sur la ligne Lingèvres/Hottot/les-Bagues/Fontenay-le-Pesnel.

Villers-Bocage - L'échec du mouvement tournant - 13 juin

Après avoir perdu 3 000 hommes à Omaha, le Ve corps américain avait brillamment rétabli la situation. Les défenses allemandes s'étaient pratiquement effondrées dans le Calvados ; elles cherchaient surtout à protéger Carentan. Le général Bucknall, commandant le XXXe corps britannique, décida d'exploiter la situation.

Puisque, le 11 juin, les Américains étaient aux portes de Caumont, il organisa un vaste mouvement tournant qui avait pour objectif de contourner les forces allemandes et, surtout, de passer au sud de Caen qui serait ainsi enfin encerclée. C'est à la 7e DB du général Erskine que fut confiée la mission. Les chars Cromwell des “Rats du désert”, qui s'étaient illustrés à El-Alamein déboîtèrent de Tilly, franchirent l'Aure et pénétrèrent dans Villers-Bocage, le 13 juin. En tête, la 22e brigade remontait la route à la sortie de Villers-Bocage, en direction de Caen. Soudain, le char de tête explosa. Un énorme char Tiger, 45 tonnes, 10 cm de blindage à l'avant, venait de surgir d'un petit bois, le long de la route. Aux commandes, le lieutenant Michaël Wittmann, l'as des blindés allemands, qui totalisait déjà 120 victoires sur le front est.

Il remonta toute la colonne, tirant à bout portant au canon ou à la mitrailleuse. Touché à la chenille, son char finit par s'arrêter, mais d'autres Panzer étaient venus en renfort.

La 22e brigade a perdu 200 hommes ; 25 chars, 14 automitrailleuses, 14 half-tracks sont autant de ferrailles calcinées le long de la route.

Quelques heures plus tard, des éléments de la 2e Panzer, qui venait d'arriver sur le front, occupèrent Villers-Bocage, après un violent combat de rue. Les “Rats du désert” se retirèrent à l'ouest du bourg, résistèrent aux attaques allemandes puis reçurent l'ordre de se replier dans le secteur de Livry. Dans la nuit du 14 au 15, ils firent mouvement. Afin de protéger cette retraite, le général Dempsey donna l'ordre aux forces aériennes de détruire, outre Villers, deux carrefours routiers : Évrecy et Aunay-sur-Odon. Dans ce secteur, le front allait également se stabiliser. Il n'y aurait pas, dans un proche avenir, d'encerclement de Caen par l'ouest.

L'opération Epsom et la bataille de l'Odon - 25 juin-1er juillet

La bataille de Caen s'enlisait en ces premières semaines de juin. À l'est de l'Orne, les parachutistes menaient une guerre qu'ils n'avaient pas imaginée. De l'autre côté, autour de Carpiquet, Rots, Buron, Saint-Contest, les Canadiens et la 12e SS menaient une lutte sans merci.

C'est ainsi que des prisonniers du North Nova Scotia furent abattus dans l'abbaye d'Ardenne, alors QG de Kurt Meyer, dit Panzer Meyer.

La 21e Panzer et la 12e SS verrouillaient Caen. Sous le soleil ou dans la boue, on creusait des tranchées, des abris individuels : Dig or die. Il fallait donc rompre le front, en montant la première grande offensive depuis le 6 juin. L'opération Epsom avait pour objectif la plaine de Caen. À partir d'une ligne Cristot-Norrey-en-Bessin, on franchirait l'Odon, puis l'Orne, pour encercler Caen par le sud. L'attaque se ferait à la jonction de la Panzer Lehr et de la Hitlerjugend.

Les Britanniques réunirent 90 000 hommes, 600 chars et 700 canons. Comme dans la bataille de Tilly, l'artillerie de marine soutenait l'offensive. L'attaque avait été fixée primitivement au 18 juin.

Mais les conditions météorologiques se dégradaient et la tempête sur la Manche (19-22 juin) risquait de compromettre les approvisionnements. Il fallut attendre le 25 juin : une première offensive fut lancée sur Fontenay-le-Pesnel et Rauray.

C'est le 26 au matin, après une nuit pluvieuse, que l'opération Epsom proprement dite fut lancée, dans la brume et sous les nuages. Seuls, les appareils basés en Normandie pouvaient assurer une médiocre protection aérienne. Saint-Manvieu et Cheux furent enlevées, au prix de terribles corps à corps avec les grenadiers de la 12e SS.


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Colonne de Panzer Grenadiers SS montant en ligne dans un village près de Caen. 25-30 juin 1944.

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Char Panzer recouvert de branchages à l'arrêt dans un village en ruines. Il s'agit du char n°200 de la 2e compagnie, 6e régiment, division Panzer Lehr. Juillet 1944.

Le 27, les Écossais de la 15e division atteignirent la vallée de l'Odon. Déjà difficile dans les blés hauts, le combat devint âpre dans les bosquets, les haies, les minuscules prairies. Dans l'après-midi, un détachement avancé des Argyll and Sutherland Highlanders réussit à enlever, intact, le pont de Tourmauville. Ils le défendirent jusqu'à l'arrivée des blindés de la 11e DB britannique qui se ruaient sur l'autre rive pour créer une tête de pont. La division avança jusqu'à la cote 112, point culminant dans la plaine de Caen, à proximité d'Esquay-Notre-Dame.

Le 28, un autre pont a été capturé par la même unité qui a progressé au fond de la vallée de l'Odon jusqu'à Gavrus. Le terrain conquis au-delà de l'Odon forme un petit saillant appelé “couloir (ou corridor) des Écossais”. II allait être l'objet de contre-attaques meurtrières, le 29 juin et le 1er juillet. Profitant du mauvais temps, les Allemands avaient pu regrouper des unités prélevées sur tout le front.

Mais ce 29 juin, le temps s'est éclairci. À peine la formation d'attaque s'est-elle constituée que les Jabos (“chasseurs bombardiers”, en allemand) interviennent. La contre-offensive allemande reprit à 14 h 30. L'artillerie de marine, les canons de campagne britanniques, puis les canons antichars la brisèrent.

L'opération Epsom avait tourné court. Ni l'Orne, ni la plaine de Caen, ni même la cote 112 n'étaient atteintes. Mais ce demi-succès britannique fut peut-être la bataille décisive dans la campagne de Normandie. Les pertes en chars des Allemands allaient désormais les contraindre à une guerre défensive. À défaut d'une belle manœuvre d'encerclement, dont rêve tout général en chef, Montgomery avait atteint un des buts de sa stratégie : fixer le plus grand nombre de forces allemandes autour de Caen, épuiser les ressources adverses en hommes et en matériel. Début juillet, 7 des 9 divisions blindées allemandes engagées en Normandie faisaient face à l'armée du général Dempsey.

Mais la ville de Caen n'était toujours pas libérée.


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Soldats britanniques blessés au cours de l'opération Epsom sur le point d'être évacués. Juillet 1944.

Le 28 juin 1944, la chasse canadienne partie d'un des 20 aérodrome de campagne britannique remporte un beau succès sur l'une des rares sorties de la chasse allemande

A l'ouest de Caen, les soldats de la 8e brigade canadienne lance l'attaque, le 4 juillet, contre Carpiquet et son aérodrome.

La cote 112 - L'opération Jupiter (10-11 juillet)

Sommet d'une molle ondulation au sud-ouest de Caen, couronnée par un bosquet, la cote 112 permet de contrôler visuellement un vaste territoire, allant du mont Pinçon à la route de Falaise avec, droit devant, la ville de Caen, ses faubourgs et, en particulier, l'aérodrome de Carpiquet. À partir du “couloir des Écossais”, attaques et contre-attaques se succédèrent, dévastant les villages voisins.

C'est au lendemain de la prise de Caen que la 43e division d'infanterie britannique reçut l'ordre d'enlever la cote 112. L'offensive fut lancée à partir de Baron-sur-Odon et Fontaine-Étoupefour. Ce 10 juillet, la progression fut difficile car les tireurs allemands se cachaient dans les blés. Le bataillon qui menait directement l'assaut fut décimé par une charge de blindés Tiger. Plus de 7 000 soldats alliés allaient tomber, dans un paysage d'enfer qui rappelait Verdun.

Le gain en territoire fut dérisoire. Dix fois enlevée, dix fois reprise, la cote 112, aujourd'hui bien déserte, fut un des lieux les plus sinistres de la bataille de Normandie.



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Message par Jycé Ven 8 Juin 2018 - 16:41

La guerre des haies

Après les difficultés du débarquement, la progression américaine avait été relativement rapide dans le secteur côtier, malgré des combats souvent violents, par exemple autour de Carentan. La coupure du Cotentin avait été acquise le 18 juin, Cherbourg tombait à la fin du même mois. La partie nord du Cotentin était donc aux mains des Alliés. La durée des combats avait permis aux forces allemandes de préparer, au sud du “seuil”, des lignes de défense dont les Américains allaient mesurer l'efficacité.

La stratégie d'ensemble de la bataille de Normandie exigeait une percée dans le Cotentin, en direction de la Bretagne, afin de procéder, en France, à un vaste mouvement tournant. Le général Omar Bradley, commandant la 1ère armée américaine, voulait atteindre une ligne de départ favorable. Celle-ci devait être forcément au sud de l'isthme du Cotentin, cette région déprimée et marécageuse coupant la presqu'île, de Carentan à Lessay. Bradley envisageait donc d'atteindre la route nationale 172 (de nos jours D 972) menant de Saint-Lô à Coutances.

C'est ainsi que fut lancée, dans les premiers jours de juillet, une vaste offensive à partir d'une ligne Port-Bail-Carentan-Isigny-Caumont-l'Éventé : trois corps d'armées, 12 divisions au total s'engagèrent dans le bocage manchois.


 Été 1944 : la bataille de Normandie - Page 3 31_haies01
Canon antichar allemand très habilement camouflé. s.l.n.d.

 Été 1944 : la bataille de Normandie - Page 3 31_haies07
Une section de jeunes grenadiers SS en tenue de camouflage progresse sous le couvert des haies du bocage normand. A l'arrière, un Panzer est embusqué au bord d'un talus, attentant la tombée de la nuit pour entrer en action

 Été 1944 : la bataille de Normandie - Page 3 31_haies08
Un officier, porteur de la croix de Fer, a stoppé son blindé léger à chenilles (Schützenpanzerwagen) pour obtenir des renseignements auprès d'un autre officier allemand commandant une unité de Panzer Grenadier.

La Haye-du-Puits

À l'ouest, le VIIIe corps avait pour objectif Coutances. Il se heurta à la ligne Halhmann, au niveau de La Haye-du-Puits. Les collines environnantes, en particulier le mont Castre, furent prises à grand-peine. Sur cette dernière hauteur, élément fortifié depuis l'Antiquité, les hommes de la 90e division laissèrent 2 000 victimes. Certaines unités, démoralisées, se débandèrent.

La 79e division, après avoir conquis les hauteurs de Montgardon et du mont Doville, piétinait devant La Haye-du-Puits défendue par la division SS Das Reich, de sinistre réputation (Tulle, Oradour). Les parachutistes de la 82e Airborne entrèrent dans La Haye-du-Puits au cours de la nuit du 8 au 9 juillet. Ce fut la dernière mission en Normandie des divisions parachutistes qui furent rappelées en Angleterre en vue de nouvelles missions.

Au total 10 000 hommes avaient été perdus pour conquérir 10 km...

Sainteny

Au centre, le VIIe corps avait pour mission de s'emparer de Périers, en partant de Carentan. La topographie est particulière : entre les marais de Gorges et de Graignes, une étroite bande de terre, de médiocre altitude, est verrouillée par le village de Sainteny. La 83e division connut là un véritable calvaire : le 5 juillet, elle perdit 1 450 hommes pour progresser de 200 mètres et faire 6 prisonniers. En face d'elle, se trouvaient les grenadiers de la 17e SS et des éléments blindés de la division Das Reich. Le lendemain, elle perdait encore 750 hommes pour progresser de 1 500 mètres.

La 4e division américaine, plus expérimentée, vint en renfort. Sainteny tomba le 14 juillet. En 12 jours, la 83e DI avait perdu 4 700 hommes ; en 10 jours, 2 400 soldats de la 4e DI étaient restés sur le terrain.


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Haie après haie, les GI's devront livrer des combats terriblement meurtriers. Chaque buisson peut cacher une mitrailleuse, chaque rideau d'arbres un sniper. Dans ce véritable enfer, la supériorité individuelle et tactique des Allemands est incontestable. s.l.n.d.

 Été 1944 : la bataille de Normandie - Page 3 31_haies05
Cette photographie illustre bien les difficultés que rencontrèrent les fantassins de la 1ère armée américaine au cours de la guerre des haies. Ici, une patrouille tente de localiser l'origine des tirs de l'adversaire. s..n.d

 Été 1944 : la bataille de Normandie - Page 3 31_haies04
Pendant la guerre des haies, les Américains doivent souvent utiliser des armes lourdes comme ce canon antichar M5 pour déloger les Allemands de leurs retranchements. Juillet 1944.

 Été 1944 : la bataille de Normandie - Page 3 31_haies02
GI's en position de tir à l'abri d'un talus dans la région de Lessay, le 18 juillet 1944.

Le XIXe corps dans l'enfer des haies

Pendant ce temps, la 30e DI, qui avait franchi le canal Vire-Taute, ouvrait la voie à la 3e DB US qui se lança sur Saint-Lô. Mais elle fut freinée par les contre-attaques allemandes et les terribles pièges du bocage. Comment neutraliser un ennemi invisible, dispersé, toujours prêt à utiliser le Panzerfaust contre le char, si vulnérable lorsqu'il franchit les talus ? L'artillerie, l'aviation ne pouvaient pas grand-chose. On en était revenu à une bataille d'infanterie.

Lorsque la vue arrive à porter à cinquante mètres, dans le lacis des haies et des chemins creux, c'est qu'on a la chance de bénéficier d'un horizon dégagé. La bataille des haies ressemblait, finalement, à une bataille de rues dans une ville en ruines. Le terrain se conquiert mètre par mètre. Aura le dernier mot celui qui disposera des meilleurs renforts, des meilleurs approvisionnements.

Face aux troupes aguerries de la Wehrmacht, face aux unités SS qui se faisaient massacrer sur place, les jeunes recrues de certaines divisions américaines, malgré leur entraînement, manquaient de solidité. Le commandement fut, lui aussi, parfois débordé.

C'est ainsi que la 30e DI perdit 3 300 hommes en neuf jours pour un gain de 13 km, tandis que la 9e DI, prêtée par le VIIe corps, progressait de 9 km en 6 jours, au prix de 2 500 hommes.

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Message par Jycé Ven 8 Juin 2018 - 16:42

La bataille de Saint-Lô



Pendant la guerre des haies, la progression américaine s'est faite par à-coups depuis le 6 juin : aux sanglants piétinements succédaient les percées.

La bataille de Saint-Lô est un des moments de la tragique avancée américaine à travers les haies, les marais et les canaux de l'isthme du Cotentin.

Afin de mener à bien la percée, il fallait une base de départ qui ne pouvait être qu'à l'ouest, ou mieux, au sud-ouest de Saint-Lô. Il fallait s'emparer du chef-lieu de la Manche pour couvrir, à l'est, cette opération. L'ordre en fut donc donné par le général Corlett, commandant le XIXe corps US.

Saint-Jean-de-Daye : la tentative par l'ouest

Comme les troupes américaines butaient sur les parachutistes du général Meindl au nord de la ville, sur la rive droite de la Vire, la 30e DI US franchit la rivière à Airel le 7 juillet, sous le feu ennemi : une tête de pont fut établie à Saint-Jean-de-Daye. De là, la 30e DI, la 9e DI et la 3e DB se lancèrent vers Saint-Lô. L'embouteillage fut tel sur l'unique route que von Choltitz, qui commandait le LXXXIVe corps, eut le temps de consolider ses lignes de défense dans le secteur de Pont-Hébert. Les canons d'assaut de la 17e SS arrêtèrent la progression américaine, mais la contre-attaque de la Panzer Lehr n'aboutit pas à une percée ; la division, diminuée mais encore très combative, fut freinée par les assauts des chasseurs bombardiers et de l'artillerie américaine.

Bradley ramena son objectif à la route Saint-Lô-Périers. Il fallait néanmoins, dans un cas comme dans l'autre, s'emparer de la ville.

La prise de Saint-Lô

C'est par l'est que les forces américaines reprirent leur progression vers Saint-Lô. Le 11 juillet, des combats très violents permirent à la 29e DI US d'enlever la cote 192 entre Saint-André-de-l'Épine et Saint-Georges-d'Elle. L'avance se poursuivit alors à petits pas, pendant une interminable semaine. Les GI's enlevaient crête après crête, franchissaient les vallons qui entourent Saint-Lô de toutes parts.


 Été 1944 : la bataille de Normandie - Page 3 32_saintlo01
Soldats américains près de Saint-Lô.

 Été 1944 : la bataille de Normandie - Page 3 32_saintlo02
Les soldats américains se dirigeant vers Saint-Lô.

Le 18 juillet en fin d'après-midi, des éléments de tête de la 29e DI US pénétrèrent par petits groupes dans la “capitale des ruines”. La dépouille du major Howie, tué la veille, fut déposée près des ruines de l'église Sainte-Croix, en témoignage des souffrances des milliers de combattants américains morts pour la liberté depuis le 6 juin.

Le 19 juillet, une contre-attaque allemande fut repoussée.

Un mois et demi de guerre

Le 20 juillet, alors que s'achevait, sans grand résultat, l'opération Goodwood à l'est de Caen, la 29e DI fut relevée. En quarante-cinq jours, elle avait perdu 7 000 hommes.

Au total, fin juillet, les pertes américaines s'élevaient à 62 000 hommes, contre 34 000 chez les Britanniques. Les Allemands avaient perdu, eux aussi, environ 100 000 hommes, tués, blessés, disparus. Mais ils ne pouvaient renouveler leurs effectifs et, à raison parfois d'un pour dix, qu'en les prélevant sur d'autres fronts ; ils étaient, de surcroît, à court de matériel et de carburant.

Même si les GI's ne le devinaient pas encore, la guerre d'usure avait porté ses fruits, à chaque extrémité du front. L'état-major américain pouvait envisager la percée. La prise de Saint-Lô assurait la couverture du flanc gauche de l'opération Cobra.


 Été 1944 : la bataille de Normandie - Page 3 32_saintlo03
Véhicule blindé dans Saint-Lô le 20 juillet 1944.

 Été 1944 : la bataille de Normandie - Page 3 32_saintlo04
Jeep US dans Saint-Lô le 29 juillet 1944

 Été 1944 : la bataille de Normandie - Page 3 32_saintlo05
Saint-Lô le 29 juillet 1944.

 Été 1944 : la bataille de Normandie - Page 3 32_saintlo06
Saint-Lô en ruines.

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Message par Jycé Ven 8 Juin 2018 - 16:43

La bataille de Normandie jour après jour

Vendredi 9 juin 1944



Les forces alliées continuent de débarquer un nombre considérable d'hommes et de matériel en Normandie. Face à eux, dans le secteur de responsabilité britannique, les Allemands positionnent trois divisions au nord-ouest de Caen : la 21ème Panzer division, la 12ème S.S. Panzer division et la Panzer-Lehr. Ces divisions sont au contact avec les soldats britanniques de la 2ème armée qui sont appuyés au sol par des canons antichars et dans le ciel par une aviation alliée particulièrement efficace et qui inquiète les généraux allemands.

Les contre-attaques de la Luftwaffe sont rares et vouées à l'échec en Normandie : le 9 juin, des chasseurs Bf 109 allemands sont signalés à proximité du village de Lion-sur-Mer. Aussitôt, des avions américains P-51 Mustang les repoussent.

Les troupes américaines du 7ème corps continuent d'attaquer le village de Montebourg dans le Cotentin, farouchement défendu par les soldats allemands. Les pertes sont importantes. D'autres unités s'emparent de la localité d'Azeville et y réduisent au silence la batterie allemande qui faisait feu sur le secteur d'Utah Beach depuis le Jour J. La 1ère division d'infanterie américaine, débarquée le 6 juin à Omaha Beach, lance une offensive à l'ouest de Bayeux : les villages de Tour-en-Bessin, Etreham et Blay sont libérés. La 29ème division d'infanterie américaine est de son côté en route vers Carentan et s'empare, après une longue journée de combat, de la ville d'Isigny-sur-Mer. Au sud-ouest d'Isigny, le poste de commandement de la 2ème division d'infanterie américaine s'installe dans le village de Formigny. Ses forces progressent au sud en direction des localités de Trévières et de Rubercy qui sont atteints en soirée.

Trois compagnies du 5ème bataillon de Rangers, renforcées par quatorze Rangers et deux half tracks appartenant au 2ème bataillon, attaquent dans la matinée le complexe de la batterie allemande de Maisy (composée du Wn 83 et du wn 84) par le sud, l'est et le nord. Après cinq longues heures d'un furieux combat (parfois au corps à corps) durant lequel plusieurs américains trouvent la mort, des Rangers font sauter l'infirmerie de campagne où se sont retranchés des défenseurs allemands. La batterie tombe aux mains des Américains en fin de matinée.


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Message par Jycé Ven 8 Juin 2018 - 16:44

Tulle le 9 juin 1944

Le 8 JUIN 1944, la division blindée SS Das Reich entre dans Tulle, qui vient d'être libérée par les maquis F.T.P.F (Francs Tireurs et Partisans Français).

Le 9 JUIN au petit matin, les SS prennent en otage des centaines d'hommes et les rassemblent dans la manufacture d'armes. Après un tri absurde et arbitraire qui durera des heures, 99 hommes de 17 à 42 ans sont pendus aux balcons et réverbères de la ville dans un climat de terreur sous les yeux de la population. Plus de 150 hommes sont déportés dont plus d'une centaine ne reviendront pas des camps de concentration. Le 10 JUIN au matin, la même division prend le chemin d'Oradour sur Glane…

Ces hommes n'ont pas été les seules victimes. Le 7 JUIN, 18 gardes-voies avaient été assassinés à bout portant par l'armée allemande, le 8 JUIN, 6 maquisards tués par la Das Reich à Pounot de Laguenne lors d'une expédition de nuit décidée par l'Armée Secrète, d'autres hommes, quelques femmes et une enfant tués ou assassinés lors de ces terribles journées de JUIN 1944.


http://www.ina.fr/video/2584099001011

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Message par Jycé Ven 8 Juin 2018 - 16:44

La bataille de Normandie jour après jour

Samedi 10 juin 1944


C'est le 10 juin que commence l'installation des ports artificiels d'Arromanches et de Saint-Laurent-sur-Mer. D'autres grandes réalisations sont entamées comme les constructions des terrains d'aviation de Bazenville près de Bayeux et de celui de Cardonville au sud de Grandcamp et de Maisy.

Les troupes américaines poursuivent leur offensive au nord-ouest vers Cherbourg et au sud-ouest de la plage d'Utah Beach, en direction de Carentan qui représente un objectif majeur pour les Alliés, étant le carrefour reliant les régions du Calvados et du Cotentin. Le 506ème régiment de la 101ème Airborne Division est en route vers Carentan, tout comme le 327th Glider Regiment qui libère le village de Brévands au nord-ouest de cette ville. Au sud d'Omaha Beach, les troupes de la 2ème division d'infanterie américaine libèrent les localités de Trévières et de Rubercy.

Ce samedi 10 juin, le général Bradley (qui a installé son poste de commandement près de la Pointe du Hoc la veille) rencontre le général Montgomery à Port-en-Bessin.

Les forces britanniques livrent toujours de sanglants combats au nord et à l'est de Caen et progressent très difficilement. Les soldats du 51ème Highlanders sont placés aux côtés des hommes de la 6ème division aéroportée pour défendre leurs positions à proximité du village de Bréville.

Les Alliés ont perdu au soir du 10 juin près de 15 000 hommes, tués, blessés, disparus ou faits prisonniers.


Evolution des combats en Normandie le 10 juin 1944 à minuit

 Été 1944 : la bataille de Normandie - Page 3 Bataille_de_normandie_10_juin_1944

Merci à http://www.dday-overlord.com

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Message par Jycé Ven 8 Juin 2018 - 16:49

642 !!!!!

10 juin 1944 Oradour Sur Glane

Avant.....le 10 Juin 1944

 Été 1944 : la bataille de Normandie - Page 3 Orad_0-461ce36

 Été 1944 : la bataille de Normandie - Page 3 Orad-461cf4c

 Été 1944 : la bataille de Normandie - Page 3 Orad_26-461d021

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Message par Jycé Ven 8 Juin 2018 - 16:51

642 !!!!!

10 juin 1944 Oradour Sur Glane

Après.....le 10 Juin 1944

 Été 1944 : la bataille de Normandie - Page 3 Orad_14-461d3d2

 Été 1944 : la bataille de Normandie - Page 3 Orad_35-461d3de

 Été 1944 : la bataille de Normandie - Page 3 Orad_39-461d3e8

 Été 1944 : la bataille de Normandie - Page 3 Orad_54-461d3f0

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Message par Jycé Ven 8 Juin 2018 - 16:51

10 juin 1944. Massacre à Oradour-sur-Glane

 Été 1944 : la bataille de Normandie - Page 3 Une-partie-d-truite-village-d-Oradour-sur-Glane

Le 10 juin 1944, Oradour-sur-Glane fut le théâtre d'un massacre perpétré par la division SS «Das Reich», tristement connue pour ses exactions sur le front russe.

Les hommes du village ont été enfermés dans une grange, les femmes et les enfants dans l'église, avant que les Allemands n’y mettent le feu. Au bout de cette horreur, on dénombrera 642 victimes.
Mme Rouffranche est une véritable miraculée. Elle s'était cachée avec ses deux filles dans la sacristie. L’une d’elles meurt, l'autre perd son bébé. Mme Rouffranche réussit à s'enfuir par un vitrail avant d’être blessée par balle.
Mathieu Bory et Robert Hebras ont, eux aussi, réussi à s'enfuir ensemble et nous font revivre ces instants de terreur.


Ces évènements marquèrent profondément les consciences. Une vive polémique était née après que l’amnistie eut été accordée, le 19 février 1953, aux Alsaciens «malgré nous» qui avaient participé au massacre.

Massacre d'Oradour: un témoin retrouvé s'exprime sur l'enquête allemande

 Été 1944 : la bataille de Normandie - Page 3 Afpphotopascallachenaud000par74744051

Début 2013, l’un des trois derniers survivants d’Oradour (Haute-Vienne), Paul Doutre, 87 ans, a pour la première fois livré son témoignage sur le massacre du 10 juin 1944. «Redécouvert» par France 3, l’homme exprime ses doutes sur l'enquête rouverte par la justice allemande dans le cadre d'une instruction pour «crime de guerre». Un ex-SS de 88 ans a été inculpé en Allemagne le 8 janvier 2014.

«C'était un carnage…». L'émotion est absolument intacte, le souffle et la voix hachée de sanglots. Lèvres pincées par le chagrin, yeux clairs exorbités lorsqu'il raconte l'horreur, Paul Doutre a la voix qui vacille en égrenant pour l'Agence France Presse ceux des membres de sa famille massacrés le 10 juin 1944 : «Mon père, 51 ans, ma mère, 53 ans, ma grand-mère, 84 ans, ma petite nièce, 5 ans et mon frère, 18 ans...» En juin 1944, Paul Doutre, alors âgé de 20 ans, vivait camouflé chez ses parents pour échapper aux Chantiers de jeunesse. Arrive soudain sur la place d’Oradour-sur-Glane la voiture blindée des Allemands «à 14h exactement». «Mon père est venu me dire de me cacher, que les Allemands venaient pour contrôler les papiers. Personne n’imaginait ce qui allait se produire», raconte le survivant.
 
Alors que les SS rassemblent les hommes avant de les exécuter, lui se cache dans un atelier, ressort et se fait tirer dessus. Sa planque est incendiée. Il parvient à s'enfuir, se cache de nouveau dans un champ de choux. «J'ai entendu au-dessus de ma tête deux Allemands, l'un deux a dit ‘‘kaputt’’. Ils ont cru que j'étais mort». De là, il se cachera dans un caveau en construction au cimetière, près de l'église en feu où femmes et enfants furent brûlés. Par les bois, il gagnera ensuite un autre village à 3 km de là. Avant de partir, il a appris par un voisin que ses proches ont été décimés. En tout, ce furent 642 civils qui furent tués.

Il n’est retourné à Oradour que le surlendemain. «J'ai aidé la Croix-Rouge. Nous avons mis les corps sur les volets pour les transporter à la fosse commune». Il n’a retrouvé aucun des 22 membres de la famille qu'il a perdus.
 
Par la suite, Paul Doutre quittera la région et prendra le maquis avec son beau-frère. Après la guerre, il reviendra à Oradour avec son épouse pour reprendre la menuiserie familiale. «Je ne pouvais pas aller ailleurs, c'est là que sont mes parents», lâche-t-il dans un sanglot.


 Été 1944 : la bataille de Normandie - Page 3 Afp000arp1241308

Un survivant «oublié»

A bien des égards, Paul Doutre est un rescapé «oublié». Il est resté largement dans l'ombre, participant discrètement aux commémorations. Il a toujours évité les interviews, au contraire de Robert Hébras, 87 ans, auteur d'un livre, et de Jean-Marcel Darthout, 88 ans, les deux autres survivants connus. Aujourd'hui, il dit ses doutes sur l'enquête rouverte par la justice allemande dans le cadre d'une instruction pour «crime de guerre». Une procédure qui a vu fin janvier 2013 un procureur et un commissaire allemands se déplacer dans le village-martyr. Une première vécue localement comme un symbole fort.
 
«Franchement, 68 ans ans après, je ne crois pas qu'il puisse sortir grand-chose de cette nouvelle enquête. Les auteurs du massacre, pour ceux qui sont encore en vie, sont beaucoup trop vieux», pense Paul Doutre. Selon la justice allemande, six suspects sont encore en vie, âgés de 86-87 ans, dont trois ne peuvent plus être poursuivis en raison de leur état de santé.

L’ancien menuisier dit qu’il n’est «pas certain de vouloir apporter son témoignage à la justice allemande», si celle-ci le lui demandait dans les semaines à venir.
 
Il a participé au procès de 1953 à Bordeaux au cours duquel furent jugés sept Allemands et 14 «Malgré nous», Français alsaciens enrôlés de force dans la Wehrmacht, l’armée allemande. Des condamnations à mort furent prononcées puis commuées. Les Français furent amnistiés au nom de la réconciliation. En Allemagne, de rares responsables furent poursuivis par la suite.
 
Paul Doutre s’est rendu à Bordeaux «pour témoigner». «J'ai vus les coupables, avec leurs cheveux gominés. Mais que voulez-vous que je vous dise, ils ont été graciés... Moi, ce que j'aurais voulu, c'est que Angela Merkel, vienne voir, se recueillir là. Voilà ce que j'aurais voulu », a-t-il déclaré sur France 3 Limousin.

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Message par Jycé Ven 8 Juin 2018 - 16:53

Le 10 juin 1944, Oradour-sur-Glane et les Malgré-Nous

Il y a 70 ans était perpétré le massacre d’Oradour-sur-Glane par des hommes de la 2e division blindée Waffen-SS « Das Reich ». Ce triste anniversaire nous permet d’évoquer ce drame atroce, mais surtout de revenir sur les faits qui ont conduit des Alsaciens présents ce jour-là à en être présentés comme les principaux responsables.

Du 12 janvier au 13 février 1953 s’est tenu au Tribunal militaire de Bordeaux un des procès les plus médiatisé de l’après-guerre, car des Alsaciens figuraient sur le banc des accusés : celui de la destruction du village d’Oradour-sur-Glane et de l’anéantissement de la presque totalité de ses habitants, du plus atroce crime de guerre perpétré sur le sol français.

Oradour, une tragédie franco-allemande

Le 10 juin 1944, la 3e Compagnie du régiment « Der Führer » de la 2e Division blindée Waffen-SS « Das Reich » quitta son cantonnement pour rejoindre un village, Oradour-sur-Glane, qui se trouve sur la voie de tramway Limoges – Saint-Junien, deux centres importants de la Résistance en Limousin. Pourquoi les Allemands choisirent-ils précisément de se rendre à Oradour, une bourgade réputée paisible ? Ce sont manifestement la déposition de l’Obersturmführer Karl Gerlach – qui avait été capturé la veille par le maquis et avait réussi à s’échapper - et les indications de la Milice et du Sicherheitsdient qui ont amené les officiers de la « Das Reich » à envoyer le Sturmbannführer Adolf Diekmann et ses hommes à Oradour. Le but officiel de sa mission : vérifier si le Sturmbannführer Helmut Kämpfe – enlevé lui aussi la veille par les résistants - y était retenu prisonnier par le maquis et, sinon, en ramener une cinquantaine d’otages pour négocier la libération dudit officier avec le « préfet du maquis », Georges Guingouin. Malheureusement, la situation dégénéra rapidement et, en quelques heures, abouti à la destruction du village et à la mort des civils qui s’y trouvaient ce jour-là (le nombre exact des victimes n’a pas pu être évalué avec exactitude et a été arrêté à 642 par décision de justice, soit le nombre de morts identifiés). Adolf Diekmann fut tué en Normandie (inhumé à Banneville, puis à La Cambe en 1957) et échappa ainsi au conseil de guerre devant lequel il aurait dû comparaître : ses supérieurs estimaient qu’il n’avait pas rempli sa mission et était, en tant qu’officier, responsable de la mort de centaines de civils.


 Été 1944 : la bataille de Normandie - Page 3 Jpg_Oradour_eglise-9dd5a

1948 : premiers non-lieux et un piège

Dès la fin 1944, les autorités alliées savaient que des Alsaciens, incorporés de force (pour l’affaire d’Oradour, on ne connaît qu’un engagé volontaire alsacien, Georges René Boos), étaient présents, car ceux qui avaient réussi à déserter, une fois sur le front, avaient aussitôt fait des dépositions sur ce qu’ils avaient vu et fait à Oradour-sur-Glane. Le 17 février 1948, quatre des Malgré-Nous (futurs accusés lors du procès) – Joseph Busch, Auguste Lohner, René Grienenberger, Fernand Giedinger - obtinrent un non-lieu pour cette affaire, car le Tribunal militaire de Bordeaux jugea qu’il leur était impossible de résister aux Allemands et reconnu qu’ils avaient tout de même sauvé des vies de civils à Oradour, « des personnes qui, sans leur intervention, n’auraient pas échappées aux massacres » (archives ADEIF 67). Avec neuf de leurs camarades, ils se retrouvèrent sur le banc des accusés en 1953, à cause d’une loi, dite « loi Oradour », qui avait été votée le 15 septembre 1948 pour introduire dans le Droit français la notion de culpabilité collective – finalement déjà présente dans la Sippenhaftgesetz, cette loi nationale-socialiste qui rendait la parenté coresponsable des actes de leurs fils et qui punissait de déportation les familles des Malgré-Nous insoumis – et de rétroactivité ; ce fut un véritable piège qui se refermait sur les Français incorporés de force.


1951 : De vrais Malgré-Nous et une libération

Le 25 janvier 1951, un rapport des Renseignements généraux concernant « le cas des Alsaciens inculpés dans l’affaire d’Oradour-sur-Glane » (archives ADEIF 67) concluait qu’on ne pouvait soupçonner les 12 inculpés d’être des volontaires. Seul Paul Graff n’y est pas cité, car il avait été arrêté le 1er novembre 1945 et incarcéré depuis. Pourtant, aux yeux de la justice française, il est incontestable qu’il avait été, lui aussi, incorporé de force. A son sujet, une proposition d’amnistie fut transmise au garde des Sceaux en janvier 1949, mais les autorités s’inquiétèrent de l’opinion publique, quitte à s’accommoder de quelques entorses envers le Droit. Et la parade fut trouvée le 1er septembre 1949 : Paul Graff pouvait être jugé par le Tribunal militaire de Bordeaux en vertu de l’article 3 de la « loi Oradour ». Tout comme les bénéficiaires du non-lieu de 1948, Paul Graff, proposé pour l’amnistie, ne pouvait plus échapper au procès qui fit de lui un « monstre » et un « assassin » pour longtemps.

Décoré de la croix de Guerre en 1940, l’ancien soldat français Auguste Lohner est incorporé de force en 1944. Malgré un non-lieu en 1948, il se trouve sur le banc des accusés en 1953. (Coll. P. A. Lohner)

A l’inverse, le 19 juin 1951, le Tribunal militaire innocenta l’ancien lieutenant-colonel de la « Das Reich » Otto Weidinger de l’accusation d’être un criminel de guerre ! Tout comme Lammerding, il ne fut pas convoqué au procès d’Oradour. En pleine Guerre froide, les Malgré-Nous furent à nouveau pris entre deux feux : d’un côté les Alliés qui protégeaient les anciens officiers de la Waffen-SS (au cas où les Soviétiques attaqueraient l’Europe de l’Ouest) et le PCF qui utilisait le procès pour dénoncer la création d’une nouvelle « Wehrmacht » en République Fédérale d’Allemagne (qui menacerait l’Europe de l’Est communiste).


 Été 1944 : la bataille de Normandie - Page 3 Jpg_Lohner-bf6b8

En 1953, il était notoire que des Alsaciens avaient été convoqués au Tribunal militaire de Bordeaux. Ce n’est qu’à partir de ce procès que les Malgré-Nous (ils avaient pour la plupart 17-18 ans au moment des faits et auraient dû bénéficier de l’excuse de minorité, tout comme le volontaire né le 25.8.1923) furent présentés à l’opinion publique française comme les principaux responsables de ce crime de guerre, reléguant au second plan le volontaire alsacien, les soldats allemands et, surtout, les véritables décideurs.

Jean Niess n’a tiré aucun coup de feu à Oradour. En 1953, il est condamné à 5 ans de travaux forcés avant d’être amnistié. (Coll. M. Martzolf
 Été 1944 : la bataille de Normandie - Page 3 Jpg_Niess-7dfbc

Les Malgré-Nous – dont la majorité était en position à l’extérieur du bourg le 10 juin 1944 - déposèrent spontanément et certains d’entre eux avouèrent avoir tiré à Oradour : sur des hommes dans les granges, en jurant n’avoir pas visé (Joseph Busch, Auguste Lohner et, semble-t-il, René Grienenberger), ou sur une femme cachée dans un champ, dans un moment d’affolement (Paul Graff). Mais ils sauvèrent également des vies (Albert Daul, Jean-Pierre Elsaesser, Auguste Lohner, Louis Prestel). Et rappelons que la plupart des hommes cités ci-dessus obtinrent un non-lieu pour ces mêmes faits en 1948 ou auraient dû en obtenir (Paul Graff). Tout au long des audiences, il fut bien mis en évidence que les incorporés de force n’étaient que des soldats de seconde classe qui profitèrent de la moindre et rare occasion qui se présentait pour épargner leurs compatriotes. On peut donc dire que le procès d’Oradour a été le procès de lampistes, accusés allemands compris (seul l’ancien Obersturmführer Heinz Barth passa, en 1983, devant un tribunal de la DDR à Berlin ; Albert Daul y fut convoqué en tant que témoin). Les Alsaciens constituaient des coupables idéaux, tant pour une partie de l’opinion publique française que pour la justice militaire. En les accablant, on pensait éviter toute remise en question, répondant à l’émoi de l’opinion publique. Les Alsaciens étaient donc, même avant le début du procès, des coupables, parce qu’ils étaient coupables pour une majorité de l’opinion. Et puis, à cette époque, on ne pouvait trop accabler les Allemands, devenus des alliés précieux en cas de conflit avec l’URSS. Par contre, que pouvait-on redouter des Alsaciens ? Les condamnations furent lourdes, mais il faut souligner qu’à une voix près, les « 13 » auraient été acquittés : le jugement fut prononcé sur la culpabilité à 5 voix contre 2 ; à 4 voix contre 3, c’était l’acquittement à la minorité de faveur. Le verdict souleva une vague de mobilisation sans précédent : toute l’Alsace - y compris les autorités politiques (excepté le parti communiste, minoritaire dans la région) et religieuses -, soutenue par des compatriotes de « l’Intérieur », prit la défense des 13 incorporés de force. L’Etat français, redoutant une nouvelle vague d’autonomisme, œuvra pour que les Malgré-Nous soient amnistiés, suscitant fort logiquement la colère et le ressentiment du Limousin (20.2.1953). A l’issue du procès, un panneau fut affiché à l’entrée des ruines d’Oradour-sur-Glane. Seuls les noms (parfois écorchés) des incorporés de force alsaciens y figuraient, comme s’ils étaient les seuls « monstres » présents à Oradour le 10 juin 1944. Aucun nom d’Allemands, ni même celui du volontaire alsacien, n’y fut mentionné !

Le Malgré-Nous Emile Oster, mort le 28.6.1944 en Normandie, aurait sauvé une jeune fille à Oradour. (Coll. W. Oster)
 Été 1944 : la bataille de Normandie - Page 3 Jpg_oster-68385

Une histoire sans fin ?

D’après les minutes du procès, il n’a pas été prouvé que les incorporés de force étaient responsables de la mort des femmes et des enfants dans l’église, summum de l’horreur lors cette journée du 10 juin 1944. Pourtant, à partir de 1953, ce sont eux qui vont être désignés comme les principaux coupables, faisant ainsi fi du non-lieu qui aurait pu s’appliquer à l’ensemble des « 13 ». On peut aussi s’interroger sur le petit nombre de personnes sur le banc des accusés : 21 personnes dont sept Allemands et 14 Alsaciens (13 Malgré-Nous et un volontaire), soit très précisément le double. Fruit du hasard ou volonté délibérée ? Du fait de la dimension politique de ce procès (tellement importante qu’elle va étouffer les débats) et de l’absence au procès des officiers de la « Das Reich » - que ce soit Lammerding, jamais arrêté, ou Weidinger, relâché par le Tribunal militaire de Bordeaux en 1951 -, on peut dire que le procès du crime de guerre du 10 juin 1944 perpétré à Oradour n’a pas eu lieu. Et tant que la totalité des archives de cette dramatique affaire ne seront pas accessibles aux historiens, il n’aura pas vraiment lieu. Oradour, malgré tous les louables efforts faits pour ressouder le Limousin et l’Alsace (puisque l’immense part de responsabilité de l’Allemagne nazie semble s’être dissoute dans le temps), restera une déchirure, une blessure qui ne guérit pas.

 Été 1944 : la bataille de Normandie - Page 3 Jpg_OradourVxd_Alsace53-57ddf

Merci à http://www.malgre-nous.eu

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Message par Jycé Ven 8 Juin 2018 - 16:54

https://youtu.be/pkjtgWnRL2k

https://www.dailymotion.com/video/xfhqq0_c-etait-le-10-juin-1944-a-oradour-sur-glane_travel

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Message par Jycé Ven 8 Juin 2018 - 16:55

Oradour : les six derniers bourreaux du 10 juin 1944 ?


Selon la police, les hommes arrêtés la semaine passée seraient les derniers encore en vie.

�gés de 85 à 86 ans et bien au chaud parmi les faubourgs de Berlin, Hanovre et Cologne, sans doute ces six papys SS pensaient-ils avoir fait le plus dur pour éviter le chemin du déshonneur avant de prendre celui du cimetière. C'était compter sans l'opiniâtreté des enquêteurs de l'Office d'élucidation des crimes nazis. Soupçonnant depuis l'an dernier quelques faits d'armes peu glorieux sous l'uniforme de la 3e compagnie du régiment Der Führer (division blindée SS Das Reich), les policiers allemands ont donc fini par investir leurs domiciles le mois dernier. Plus malins que leur officier Heinz Barth (mort en 2007), autrefois confondu pour avoir conservé par nostalgie ses reliques hitlériennes dans sa penderie, deux d'entre eux ont aussitôt nié toute participation au massacre d'Oradour-sur-Glane. Les quatre autres ayant entre-temps été déclarés « physiquement plus en état d'être entendus ».

Archives de la Stasi

Si la perspective d'un procès in extremis semble donc d'autant plus s'éloigner qu'aucune preuve matérielle n'a été retrouvée lors des perquisitions, le procureur en charge de l'enquête confirme malgré tout leur implication certaine dans l'expédition du 10 juin 1944. « Ils faisaient bien partie des quelque 120 soldats SS mobilisés, mais certains s'étaient vu confier des missions de surveillance aux alentours du village…

Comment prouver que les six survivants ont commis des meurtres ou en ont été complices ? », s'interroge Andreas Brendel, révélant au passage comment les archives de la Stasi (les services secrets de l'ex-RDA) ont rendu possible ce coup de théâtre. Toujours selon le procureur de Dortmund, le travail d'un historien aurait même permis d'établir la liste d'une centaine de noms de SS présents sur les lieux de la tuerie. Âgés seulement d'une vingtaine d'années à l'époque, les six hommes récemment entendus seraient d'ailleurs les derniers en vie sur le territoire allemand.

Des rumeurs tenaces

Une subtilité qui n'a que peu d'importance aux yeux de Claude Milord, le président de l'association des familles de victimes. « S'il faut déposer plainte, nous le ferons, car le gros problème d'Oradour est que nous n'en connaissons toujours pas la raison. Même s'ils n'étaient pas les organisateurs du massacre, il serait regrettable que ces hommes ne parlent pas. Après le fiasco du procès de Bordeaux en 1953, ce serait enfin un soulagement pour nous. »

Plus déterminé encore, le directeur du Centre de mémoire d'Oradour se réjouit déjà d'une « vraie révolution ». Selon Richard Jezierski, l'âge avancé des suspects ne saurait en revanche être une excuse. « Six d'un coup, c'est incroyable, et il n'est jamais trop tard pour rendre la justice, sinon bon nombre de nazis n'auraient jamais été inquiétés. »

Simple démonstration de force barbare, représailles après l'enlèvement de deux officiers allemands par la résistance ou… bien pire ? L'éclatement de la vérité aurait ainsi le mérite de faire taire quelques rumeurs et rancœurs toujours assez tenaces parmi la population locale. « La seule certitude, c'est qu'il y a une explication précise à Oradour. Les SS n'ont pas ciblé ce village à l'aveugle », prévient Richard Jezierski.


Merci à http://www.sudouest.fr

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Message par Jycé Ven 8 Juin 2018 - 16:56

La bataille de Normandie jour après jour

Dimanche 11 juin 1944


Des forces américaines débarquées à Utah Beach et à Omaha Beach convergent vers la ville carrefour de Carentan. La ville est défendue par le Major Von Heydte et ses parachutistes qui ont ordre de tenir la ville et de ne rien abandonner à l'ennemi. Le 506ème régiment de la 101st Airborne Division s'approche de Carentan au nord et contourne la ville par l'est. Les fantassins doivent s'emparer de la ville afin de permettre aux chars de la 29ème division d'infanterie américaine de la traverser sans être inquiétés par les tireurs isolés.

Les Britanniques attaquent depuis Tilly-sur-Seulles en direction de Villers-Bocage sur la route de Caen à Vire. Leur progression est pratiquement stoppée par les premiers chars Tigre allemands arrivés en Normandie : le S.S. Panzerbataillon 101. Les contre-attaques allemandes sont toutefois inefficaces, du fait de la supériorité aérienne alliée.
Les Canadiens du 6ème régiment blindé doivent, eux aussi, arrêter leur progression face à la supériorité des chars allemands au sud-ouest du village de Mesnil-Patry. Les soldats du 51ème Highlanders, aux côtés de la 6ème division aéroportée, défendent depuis la veille leurs positions des contre-attaques allemandes. Le front semble se stabiliser et ne plus évoluer dans cette région.

Au nord-ouest de Caen, le 6ème bataillon des Green Howards s'empare du village de Ducy-Sainte-Marguerite. Au sud de cette localité, trois autres villages sont encore aux mains des forces allemandes de la Panzer Lehr : Chouain au sud-ouest, Brouay et Audrieu au sud-est. Le 7ème bataillon des Green Howards tente de percer au sud-ouest mais ne parvient pas à traverser la ligne de défene mise en place par les hommes de la Panzer Lehr (qui se sont regroupés la veille). Ils infligent de très lourdes pertes aux Britanniques qui sont obligés de se replier aux abords de la cote 103.

Les troupes anglo-canadiennes progressent au sud de Saint-Aubin-sur-Mer en direction du village de Cairon, dans la vallée de la Mue. Les hommes du 46 Royal Marines Commando libèrent la ville après de furieux combats contre les fanatiques soldats allemands de la 12ème SS Panzer Division Hitlerjugend. Dans la foulée, ils s'emparent des villages de Lasson, Rots et Rosel.


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Message par Jycé Ven 8 Juin 2018 - 16:57

Gooseberry 1 (Utah Beach)

 Été 1944 : la bataille de Normandie - Page 3 Gooseberry_1
Le Goosberry 1 au large d'Utah Beach


Le "gooseberry 1" est en place au large d'Utah Beach à compter du 11 juin 1944 mais il subit les bombardements allemands pendant toute la durée de son installation. En raison du courant, les navires le composant dérivent vers le sud : au lieu de former deux lignes bien droites, ils dessinent des arcs de cercle dans la mer. Le 13 juin, les bombardons sont amarrés.

Les bombardements allemands ont fortement influancé la mise en place des Blockships (aussi appelés Corn cobs).

Liste de 10 Blockships (aussi appelés Corn cobs) sabordés pour former le gooseberry 1 :

 
Liberty Ship Benjamin Contee Cargo Vitruvius
Cargo David O. Saylor Cargo West Cheswald
Liberty Ship George S. Wasson Cargo USS West Honaker
Liberty Ship Matt W. Ransom Cargo West Nohno
Pétrolier Victory Sword Cargo Willis A. Slater
 

Les navires utilisés pour former le gooseberry 1 sont continuellement la cible des artilleurs allemands en raison de leur immobilité. Ainsi, les Liberty Ships George S. Wasson et Benjamin Contee sont bombardés pas moins de trente-deux fois du 7 au 14 juin. Le Liberty Ship Matt W. Ransom est quant à lui bombardé jusqu'à 10 fois par jour du 7 au 15 juin, et le cargo West Honaker est touché par deux obus de petit calibre le 8 juin.

Les Blockships ne sont pas sans dangers pour les Allemands car les Alliés y laissent des servants de canons plusieurs jours après sabordement : le cargo Vitruvius et le pétrolier Victory Sword abattent six avions adverses chacun le 10 juin.

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Message par Jycé Ven 8 Juin 2018 - 16:58

La Division maudite - Dimanche 11 juin 1944

Dimanche 11 juin 1944. Environs d’Oradour. 5 heures.

Les cloches d’Oradour ne sonneront pas ce matin, pas plus que celles des autres églises des environs. L’air de ce dimanche, un peu brumeux, n’est pas tout à fait celui des autres dimanches ; il manque ce frisson sonore qui se répandait mollement sur les campagnes et semblait établir un dialogue entre le ciel et la terre ; il manque aussi le ronronnement des voitures, des caravanes de cyclistes, les fumées montant droit au-dessus des villages et des hameaux, les odeurs de cuisine qui se répandent dans les champs, les appels des fermières à leurs volailles et à leurs porcs...
Autour d’Oradour, c’est le silence.
Cette fin de printemps est abandonnée à elle-même, privée du concours des hommes. Les hommes ? Dans la fraîcheur de l’aube, ils regardent vers Oradour, vers ces dernières lueurs de volcans apaisés, ces ultimes fumées, ces odeurs de crématoire, cette dentelure de ruines sombres d’où montent parfois des bouquets d’étincelles lorsqu’une charpente ou un mur finit de s’écrouler. Ils regardent et ne comprennent pas. Les soldats sont passés comme une tornade, aussi stupides, cruels, aveugles qu’un déchaînement de forces naturelles. Que faire devant les dégâts occasionnés par une catastrophe ? Chercher les survivants.
Ce n’est qu’ensuite qu’on souhaite découvrir les origines du drame. L’esprit de vengeance vient plus tard.
Ils ne savent pas où ils en sont ceux qui, ce matin, à l’aube, entourent le professeur Fourré, sur la berge de la Vergogne, ce petit ruisseau - Rubicon qu’ils hésitent à franchir comme si, de l’autre côté, la réalité allait leur sauter au visage avec la violence d’une mine. Ils se taisent parce qu’ils ont eu toute la nuit pour exprimer leur douleur, leurs craintes, leurs espoirs ; les femmes ne pleurent pas parce qu’elles n’ont plus de larmes ; les vieux mâchent leur chique d’amertume et songent à des images terribles – dans leur chienne de vie, ils auront connu Verdun et Oradour.
Tous ne sont pas restés là, à attendre Dieu sait quoi. Dans la soirée, le bruit a couru de village à village que les Allemands avaient dispersé les femmes et les enfants dans la nature pour leur éviter le spectacle de l’holocauste. C’est le professeur Fourré qui a recueilli la nouvelle : la veille, vers dix-neuf heures, il a pris son courage à deux mains, s’est avancé jusqu’à l’entrée du village pour demander aux soldats des nouvelles de ses deux enfants et de leur grand-père ; un Alsacien lui a répondu en français qu’ils étaient dans les bois « pour leur sécurité » ; le professeur est revenu tête basse, obsédé par la vision des maisons éventrées et le vacarme des toitures en train de s’effondrer.

Toute la nuit, les mères des villages environnants : La Grande-Métairie, Mas-de-Glane, Mas-du-Puy, Laplaud, Orbagnac, La Valade et quelques autres ont battu les buissons, appelant à voix basse de crainte d’attirer l’attention des Allemands. Celles qui ont osé s’approcher ont entendu à travers l’ombre des rumeurs de musique et de fête ; elles ont pensé que ces soldats devaient être des monstres pour chanter et festoyer au milieu des cadavres et des ruines, et pour lâcher les enfants en pleine nuit, en pleine nature, sans tricot et sans nourriture.
Elles ont continué leurs recherches dès le lever du
jour ; maintenant elles retournent à leur domicile en titubant, et elles s’arrêtent tous les dix pas pour regarder le village qui brûle encore. Les enfants, on a dû les emmener très loin puisqu’ils ne sont pas encore revenus...


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Message par Jycé Ven 8 Juin 2018 - 16:59

le massacre de 52 civils à Mussidan (11 juin 1944)

La répression allemande de l’été 1944 ou la terreur institutionnalisée :

le massacre de 52 civils à Mussidan (11 juin 1944)


(extrait)

« Tous sont tombés, mais je n’ai pas perdu connaissance. Je n’ai entendu ni cri, ni plainte. Cependant retentit ce nouvel ordre : achevez ceux qui ne sont pas morts. Les bicots ont alors achevé leur œuvre en passant par deux fois derrière nous. J’avais le nez dans la terre et je retins ma respiration quand ils passèrent près de moi. J’ai entendu une quinzaine de détonations ; ils devaient tirer sur ceux qui respiraient encore, puis ils partirent enfin et ce fut le silence […] ma première pensée fut de rechercher mon fils. Je l’ai retrouvé, hélas ! parmi les morts et je ne pouvais plus rien, que le pleurer. »

André Villechanoux, fusillé rescapé, Mussidan et ses martyrs

Le scénario de la répression allemande du 11 juin 1944, qui a entraîné l’exécution de 52 civils, est désormais relativement bien connu à travers les différents témoignages et sources d’archives disponibles. Ce massacre -car il faut bien parler de massacre- constitue un véritable crime de guerre qui illustre la stratégie de terreur organisée par les responsables militaires allemands en France durant l’été 1944. À Mussidan, la répression était le fait de l’action conjointe de la 11e Panzer Division de la Wehrmacht, de la Sipo-SD  et de ses auxiliaires de la Brigade nord-africaine , perpétrant ainsi le dixième plus important massacre de civils de la Seconde Guerre mondiale en France.

Les résistants n’ont pas encore quitté les rues de Mussidan que les soldats de la 11e Panzer Division commencent à procéder à une rafle de grande ampleur parmi la population de la ville et des environs. Sur une distance de plusieurs kilomètres, le long de la Route nationale 89, de Fournils à Gabillou, les soldats allemands arrêtent tous les hommes âgés de 16 à 60 ans -quelques-uns sont encore plus jeunes- sur les routes, dans les rues et les maisons. Les arrestations sont ininterrompues du début de l’après-midi jusqu’en soirée.
Certains habitants, pressentant le danger mortel qui risque de s’abattre sur eux, tentent de fuir la ville pour se réfugier dans la campagne environnante. Ils doivent vite y renoncer devant les coups de feu nourris tirés sur eux par les soldats allemands. Marc Lacour, fils d’une institutrice de Mussidan, raconte :

« Ma mère m’a demandé de quitter la ville pour rejoindre Saint-Étienne-de-Puycorbier. Je ne suis pas allé loin, car je me suis fait tirer dessus et je suis rentré dans l’appartement, qui était à la mairie .»

Implacablement, la nasse se referme sur la population prise au piège. Paul Fauriaux, un jeune lycéen de 16 ans qui fait ses études dans la Creuse, est venu passer le week-end chez ses parents. Ces derniers possèdent une maison sur la route de Bordeaux, non loin du passage à niveau des Mauries, situé à quelques centaines de mètres de la gare. La famille est restée enfermée chez elle toute la matinée et elle est très inquiète du combat intense qui se déroule entre les maquisards et les soldats allemands du train de protection. Soudain, alors que les affrontements se poursuivent, des soldats font irruption chez les Fauriaux. Ils emmènent immédiatement avec eux le jeune Paul et son père, Antoine. Les soldats semblent d’autant plus déterminés à accomplir leur besogne qu’ils viennent de découvrir, près du passage à niveau tout proche, une voiture allemande dont les occupants ont été mitraillés par les maquisards.


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Message par Jycé Ven 8 Juin 2018 - 17:00

Rescapé du 11 juin 1944, il témoigne

 Été 1944 : la bataille de Normandie - Page 3 114338_13355313_460x306
Paul Fauriaux garde précisément en mémoire la place qu'il occupait parmi les otages.

Mussidan, le 11 juin 1944, il est environ 10 h 30. Paul Fauriaux, 16 ans, vit avec ses parents près de la gare. On entend des coups de feu. Un train de sécurité venant de Coutras, à destination de Saint-Astier, est attaqué par les maquisards FFI. Quinze soldats allemands sont tués, huit sont faits prisonniers. Quelques minutes plus tard, une voiture allemande, venant de Bordeaux, est à son tour attaquée près de la barrière des Mauries. Deux soldats et deux officiers tombent. Le véhicule précède en réalité la division blindée Das Reich qui rejoint le front de Normandie, où les armées alliées ont débarqué cinq jours auparavant.
La rafle de 350 hommes  
Le commandant allemand ordonne la rafle de tous les hommes de Mussidan. Dès le début de l'après-midi, ils sont 350, parqués devant la mairie. Les identités sont contrôlées. Mutilé en 1914-1918, Antoine Fauriaux est écarté, mais son fils Paul fait bien partie de la cinquantaine d'otages. Tous sont placés sur trois rangs, mains en l'air durant deux heures, sous la menace de deux mitrailleuses. Dès que les bras fléchissent un peu, un coup de crosse est asséné en guise de rappel à l'ordre.
« J'ai vécu deux vies »  
Parlant quelques mots d'allemand, Antoine Fauriaux s'adresse à un caporal pour expliquer qu'il veut donner un morceau de pain à son fils. Le soldat, qui lui répond « oui » en français, est un Alsacien, enrôlé de force dans l'armée du Reich. Saisissant cette opportunité, Antoine fait signe à Paul qui traverse l'allée et se cache immédiatement au milieu des 300 autres raflés.

Ce geste lui sauvera la vie. Dans la soirée, 51 otages sont exécutés rue de Gorry. Libéré au petit matin du 12 juin, Paul trouve sur son chemin le corps du maire Raoul Grassin. Il est convaincu qu'en se sacrifiant, Raoul Grassin a évité le massacre de 50 otages supplémentaires.

Marqué à tout jamais par cette tragédie, Paul Fauriaux avoue à ses proches avoir vécu deux vies, l'une avant, l'autre après cette interminable « journée d'enfer » du 11 juin 1944.


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